L'os humain

La nuit tombait tranquillement sur le village des ossements. Un mineur plaça un explosif et partit en courant. C'était le dernier de la journée, après, il rentrerait chez lui. Il sentit le sol vibrer sous ses pieds et entendit la détonation. Tout heureux, il revint pour chercher, il l'espérait, son gros butin. Après tout, on disait bien que «Le dernier explosé de la journée rendait l'acharné fortuné».

En arrivant au bord du trou, son sourire s'estompa progressivement pour devenir une moue intriguée. Jamais on n'avait trouvé CELA ici. Des os d'animaux, des objets... oui, mais jamais des ossements humains, or, il y avait un squelette compet sous les yeux de l'homme.

Sans rien toucher, il repartit au village pour aller chercher les autres et avoir leur opinion. Il ne vit pas, tapi dans le noir des rochers escarpés, une silouette encapuchonné se diriger vers le trou nouvellement creusé et s'y acroupir.

(S'il vous plait, j'ai déjà démaré plusieurs sujet qui sont restés sans réponse, faites un effort, même si c'est mauvais pour faire quelque chose, une petite rep de deux lignes et je serais heureuse, suffit qu'une personne se décide pour que les autres embarquent. Si ça ne vous inspire pas... Partez-vous en un topic!! Personne ne vous en empêche!)

La lune montrait déjà sa face argentée quand retentit un bruit sourd, une explosion. L’intensité était telle qu’elle attira l’attention d’une certaine personne, mécanicienne de son état, venue dans ce village à la recherche de morceaux de ferraille particuliers. Le voyage n’avait pas était une partie de plaisir, surtout lorsqu’il avait fallut embarquer clandestinement dans un cargo miteux avec une moto assez imposante... Mais par chance, Lynn, car tel était son prénom, ne s’était pas faite repérée. Si elle avait su que ses recherches n’aboutiraient à rien ou à peu de choses, elle n’aurait pas quitté Midgar pour ce bled, même momentanément. Son hangar sale et désordonné lui manquait. Ici, il n’y avait que chantiers et chasseurs de trésors. Et la plupart de ces butins étaient inexistants, bien évidemment.

La jeune femme, bien emmitouflée dans une couverture afin de lutter contre le vent frais qui soufflait, se pencha pour voir ce qui avait bien pu faire fuir le villageois. Son regard resta impassible devant les restes humains. N’étant pas experte en la matière, elle ne voulait pas tirer de conclusions hâtives, mais à en juger par la taille du squelette et le bassin, il devait s’agir autrefois d’un homme. Un soupir lui échappa. Eh bien quoi ? Il n’y avait pas le moindre truc qui lui permettrait de rafistoler son toit ou son lit de fortune, rien d’intéressant en somme. Juste un bête squelette, un amas d’os soigneusement conservé dans les profondeurs de la terre. Qui avait à se soucier d’un être mort il y a des années ? Personne. Lynn allait apprendre que tout le monde n’a pas la même façon de penser, et ce, rapidement.

La nuit était bel est bien là quand les villageois débarquèrent, menés par celui qui avait voulu à tout prix faire une dernière explosion. Ils découvrirent avec étonnement la présence de l’étrange voyageuse arrivée le matin à l’aube et notèrent que ses yeux n’évoquaient aucune compassion envers le malheureux squelette. La silhouette encapuchonnée releva la tête vers le petit groupe qui s’approchait d’un pas pesant. Elle sentit en eux le trouble que cette macabre découverte pouvait susciter chez une personne normale, et je vous l’accorde, Lynn est tout sauf normale. Ses jambes se déplièrent d’elles-mêmes et une seconde après, la demoiselle se tenait sur son séant, l’air hautain. Elle passa à côté des restes humains sans rien dire et regagna tranquillement la chambre qu’elle avait réservée. La pièce était toute en longueur, comportait trois lits identiques et sentait bon la lavande. Doucement, la jeune femme se posa sur le matelas du milieu en se demandant pourquoi toutes les chambres comportaient autant de lits. Juste avant de se coucher, elle retira la couette de sa tête pour ne pas étouffer durant son sommeil, et ferma les yeux. Une petite voix timide s’invita dans son esprit.

* Tu vas pas les laisser se débrouiller seuls quand même ? *

Lynn bascula brusquement sur le côté, tentant de chasser ces mots de son esprit. Mais l’autre persistait. Et derrière, le ricanement sadique de la dernière. Bon sang ! Elle pouvait vraiment pas être tranquille un instant. Juste une nuit, une seule. Nan, que dalle ma vieille, tu peux aller te gratter.

« - C’est bon, t’as gagné Ten’... J’vais voir si je peux les aider. » maugréa finalement la blanche.

Elle eu tout juste le temps de se redresser que la porte de la chambrée s’ouvrit en grand sur trois habitants qui la dévisageaient hostilement. Ceux-ci l’agrippèrent, serrant volontairement les endroits sensibles des bras. En deux temps, trois mouvements, la voilà face à tous les résidants du village des Ossements. En gros là, t’es foutue... Mais au fait, ils ont quoi comme motif ? Ce prétexte sortit directement du type ayant trouvé le corps. Vol d’un os. Lynn ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. Il plaisante là au moins ? A voire son regard noir, il se pourrait bien que non. Et puis ils ont des preuves que ce soit elle ? Comme par hasard, y a une ribambelle de témoins qui lève la main.

Le firmament permit à la mécanicienne de se détendre assez pour ne pas faire un carnage. Oh, Eden avait bien demandé à sortir mais il était hors question de tuer des innocents. Cela ne ferait qu’aggraver les choses. Donc elle attendait tranquillement que la populace ait finit de discuter. Bien que sûr d’avoir débusqué le coupable, ils choisirent de retourner sur les chantiers afin de vérifier que le la phalange distale du petit doigt ait bien disparue. Pendant ce temps, seuls deux hommes surveillaient la demoiselle, docilement assise sur un rocher. Au bout de deux minutes, elle tourna la tête dans leur direction avec une mine surprise. Elle pointa du doigt quelque chose derrière ses gardes.

« - Oh ! Une vache volante ! »

Celui le plus en retrait se retourna en prononçant un Où ça ? naïf. Son compère pivota vers lui pour le sermonner, mais quand il reposa ses yeux sur sa captive, il se rendit compte qu’elle avait vraiment profité de l’occasion pour fuir. Bon d’accord, ce plan pourri avait peu de chance de fonctionner mais celui qui s’était retourné méritait bien le titre de roi des imbéciles. Se laisser piéger avec un truc aussi connu et aussi nul... Bref, on va conclure en disant qu’il était juste pas très futé. Pour en revenir à Lynn, eh bien c’est simple, elle a foncé droit devant elle, quittant prestement le village. Sa course effrénée s’arrêta net quand elle percuta quelque chose. Le choc la repoussa en arrière, la faisant chanceler. Elle croisa le regard d’une personne de totalement inconnue.

[Hj. Qui qui veut rp avec mwah ? Venez, je mord pas, enfin, pas beaucoup... =D]

(Ouwa!! Quelqu'un a répondu à mon sujet :O!)

-On peut savoir ce que tu fuis comme ça?

L'homme la regardait de haut, comme s'il s'agissait d'un simple moucheron sur sa route. Il n'avait pas reculé d'un pas en se faisant percuter, gardant un équilibre parfait, laissant deviner ses muscles et ses haptitudes au combat.

Il avait de grands yeux bleu lumineux et une chevelure rousse coiffée en pétards. Ses vêtements, couverts de sang, étaient déchirés par endroit et sa chemise, qu'on devinait blanche autre fois, était ouverte jusqu'à la mi-poitrine.

Sa voix était froide et claquante alors qu'il abordait la jeune femme et il semblait peu disposé à entendre des histoires, tenant nonchalament une matraque de métal à la main, elle aussi couverte de sang qui tombait goute à goute au sol.

L’odeur âcre du sang fraîchement envahi soudainement les narines de la jeune femme, faisant tournoyer divers souvenirs dans sa tête. Elle les chassa d’un revers de main, se concentrant sur son interlocuteur. Ce dernier la dévisageait froidement. Sa chevelure feu ondoyait sous la brise légère, ses yeux bleus rappelaient l’océan, cependant, il n’avait pas un air très sympathique. Lynn serra son poing gauche, prête à déployer les lames de Claw au moindre signe suspect. Son regard dévia sur les tâches rouges qui ornaient les habits de l’inconnu. Il s’était battu, probablement avec cet étrange bâton métallique d’où dégouttait encore un peu de liquide écarlate. Elle n’avait pas de temps à lui accorder, donc sa question devra se contenter d’un silence pour toute réponse. Pivotant sur elle-même, la jeune femme repartit au triple galop en prenant bien soin de ne pas se diriger vers le village. Cet étrange rouquin l’oublierait sûrement bien vite, il devait avoir d’autres chats à fouetter, ou tout du moins, elle l’espérait.

S’arrêtant pour reprendre son souffle, la Shisha se dissimula derrière un arbre. Elle réfléchit calmement à un plan. Sa moto était restée à l’orée du village des Ossements, il serait plus facile de se déplacer avec. Et de toute manière, elle ne pourrait pas la laisser sur place, ne sachant quand elle pourrait revenir la chercher. Son dos se cala contre l’écorce rugueuse du résineux et elle attendit. Quoi donc ? Un retour au calme, tout simplement. Elle attendit patiemment d’être sûre de ne pas avoir été suivie et... Un buisson se mit à bouger. Lynn tourna la tête dans sa direction, se baissant silencieusement afin de ne pas être découverte. Trop tard. Une voix tonna.

« - Elle est là ! »

Le villageois la visa de sa fourche. Elle dévia l’arme comme si de rien n’était, d’un seul balayement de la main droite. Fallait-il se laisser prendre et tenter de les convaincre de son innocence. Sa fuite avait juste dû leur donner raison et ils ne démordraient pas. Un profond soupir s’échappa de ses lèvres entrouvertes. Allez, va pour l’explication.

« - Vous faites erreur, je l’ai pas moi votre os. »

Il l’insulta de menteuse. Ses dents blanches se découvrirent en un sourire carnassier. Etait-il idiot au point de ne pas sentir l’envie de meurtre qui naissait peu à peu en elle ? Mais cette aura criminelle disparue d’un coup quand elle repensa à la foule présente lors de la découverte du corps. Des enfants en faisaient partis et si elle commençait à tuer, peu de choses pourraient l’arrêter. Peut-être que cet homme couvert de sang en auraient la force mais risquerait-il sa vie pour la faible population d’un village pareil ? Elle avait vu son regard, c’était celui d’un meurtrier. Alors non, elle ne prendra pas de tels risques. Aussi se contenta-t-elle d’assommer son assaillant et de continuer son chemin.

Son sens de l’orientation doit vraiment être minable car elle se retrouva à l’entrée du village. Ses sens étaient aux aguets. Les habitants seraient-ils entrain de faire une énorme battue pour retrouver la soi-disant voleuse d’un tout petit bout de squelette ? Nouveau soupir. Bien, Lynn allait pouvoir en profiter pour récupérer sa chère et tendre moto. Ses pas la menèrent à l’endroit où elle avait laissé l’engin, le croyant à l’abri des regards indiscrets. Ses mains fouillèrent quelques secondes dans une poche intérieure de sa veste et en ressortirent un trousseau de clés bien garni. L’une d’elles s’enfonça dans la petite cavité à laquelle elle était destinée, Lynn la fit tourner dedans. Le son tant espéré du ronronnement du moteur ne vint pas. Problème de démarreur.

« - Pourquoi tu m’abandonne maintenant Ni’Baiku ? Tu peux pas me faire ça, hein ? » demanda-t-elle au deux roues.

Ni’Baiku est le nom que Lynn lui a donné, le trouvant affectueux et doux à l’oreille. Il est plus aisé de parler aux objets qu’aux humains et pourtant, cela paraît plus bizarre de se confier à quelque chose d’inanimé. Ce n’est pas un acte de folie mais de véritable intelligence, les objets ne pourront jamais répétés ce que vous leur dites eux, ils sont fiables comparés aux Hommes. Bref, la mécanicienne avait quitté le siège de l’engin à moteur et était en train de bricoler dans son mécanisme avec le peu d’outils qu’elle emportait partout avec elle.

-C'est ça que tu cherche? Demanda une voix froide mais moqueuse.

Non loin de la jeune femme, l'homme roux était appuyé contre le flanc de roche et l'observait un léger sourire ind.chifrable sur ses lèvres. À la main, il tenait une pièce de mécanique (dsl, j'y connais rien en moteur et tout alors je vais rester au stade de «pièce de mécanique» ) qui réflétait les rayons de la lune naissante.

Un bruit craqua derrière la jeune femme où un autre homme la désisagea de sa hauteur, lui aussi couvet de sang. Il était évident qu'il avait fait ce bruit exprès.

-T'en pense quoi Rude? Demanda le premier homme roux sans détacher ses yeux de la pauvre femme.

-...

-Elle a l'air d'en avoir à se reprocher... Continua le rouquin avec un sourire plus prononcé. Alors petite fille? Que fais-tu dans un village comme celui-ci et pourquoi la moitié du village te cour après?

Deux Turks et une colline ingravissable (aucune idée de si le mot existe)... Position très inconfortable, et les deux hommes le savaient, même si tout le monde ne les connaissaient pas, ils savaient se faire respecter par la simple aura qu'ils dégagaient... et se faire craindre.

Horreur, enfers et damnation ! Comment avait-elle pu rater cette pièce manquante ? Et comme par hasard, elle avait atterrit dans les mains du type bizarre de tout à l’heure. Lynn fronça les sourcils, choisissant de se taire. Oh oui, c’était ça qu’elle cherchait, justement. Et elle était prête à le reprendre par n’importe quel moyen. Le ton de la voix de l’homme suggérait la moquerie dissimulée. Clairement, il se foutait d’elle. Et malheureusement pour lui, la blanche a horreur que l’on se fiche de sa poire, ouvertement ou non. La bise devint plus dure et plus fraîche, les rayons de la lune donnaient des reflets argentés à la chevelure ondulée de la jeune femme qui était toujours sur le qui-vive. Un craquement sec, une brindille que l’on écrase. Un autre homme apparut. Il était plus grand et plus robuste que son comparse. Sa peau était halée, ses cheveux inexistants et il cachait ses yeux derrière une paire de lunettes noires. Son visage était dénué d’expressions. Lynn se rendit alors compte qu’elle était cernée, le rouquin sur la droite, le chauve sur la gauche et le flanc d’une colline dans le dos. Mouais, on peut rêver mieux comme situation...

Le roux reprit la parole, s’adressant à son compagnon, Rude si elle avait bien suivie. La mécanicienne n’aimait vraiment pas la façon dont le jeune homme à la chevelure flamboyante la regardait. Il la fixait trop. Quoi ? Il avait peur qu’elle s’enfuit ? Pas sans sa moto en tout cas. Lynn sourit en entendant les mots qu’il prononçait. Elle n’avait rien à se reprocher, sauf peut être le fait d’avoir voulu aider les villageois, regardez où ça la conduit ! Entourée de types louches, qui plus est couverts de sang donc pas très avenants, sans aucune possibilité de fuite. Son visage se crispa à l’entente du terme « petite fille ». Ses courbes étaient loin d’êtres celles d’une « petite fille »... Zen ma fille ! Il veut juste que tu t’énerves, et puis il faut que tu ménages tes nerfs. Là par contre, il fallait éventuellement répondre.

« - En quoi cela peut-il vous regarder ? Ces affaires sont miennes. Et maintenant, si vous le permettez, j’aimerais récupérer mon bien. »

Disant cela, la blanche arriva en deux bonds aux côtés du rouquin. Ses doigts subtilisèrent en un éclair la pièce manquante et la remirent à sa place dans le mécanisme complexe du véhicule. Elle avait agis avec naturel, une pointe d’effronterie perçant dans le gris de ses yeux. Elle s’assit en amazone sur le siège et regardait tour à tour les deux hommes, attendant une réaction de leur part.

Le rouquin la regarda avec étonement. Il ne s'était pas trompé plus tôt, elle était spéciale. Agile et rapide. Il regarda ses doigts un instant avant que son sourire ne s'élargisse encore, non plus par moquerie mais respect, du moins un minimum.

-Dis-moi, tu dois connaître la Shinra non? C'est très risqué de s'en prendre à un Turks, continua le rouquin avec le sourire. J'ai envi de te...

-Reno, l'arrêta le chauve sur un ton d'avertissement sans plus élaborer.

-Relaxe Rude... Alors dis moi... heu... toi, tu sais te battre j'imagine? Tu veux t'amuser un peu?

Le chauve regardait Reno au travers de ses lunettes mais ses sourcils froncé laissait voir son air couroucé.

-Reno, ça fait trois que tu me fait tester et ça fait trois que je tue, Tseng a dit de trouver des forts, pas de tuer tou...

-Je sais ce qu'il a dit... Mais... on ne sais jamais... Et puis une de plus, une de moins...

Reno n'avait pas quitté le visage de la jeune fille durant tout l'échange, suivant chacune de ses réactions avec attention. Et si elle s'enfuyait, il n'était pas inquièt, une autre Turks, moins ensanglantée que les deux hommes, se cachait dans la forêt droit devant, aucune chace de s'échapper, si elle essayait, elle n'aurait plus le choix, combattre ou mourir.

Son cœur cessa de battre un instant. Il avait dit... Shinra ? Les yeux de la jeune femme virèrent instantanément au violet. La colère d’Eden allait prendre le dessus, et à deux contre un, aussi forte soit-elle, il y avait peu de chances qu’elle s’en sorte. Tenshi tentait d’apaiser sa sœur de corps par tous les moyens : paroles douces, sermons, chantage. Son souffle lui revint, comme le gris de ses yeux. Fais ce que tu veux, avait dit Eden en soupirant. Lynn détourna le regard du dénommé Reno, plus pâle qu’à l’ordinaire. Avait-il vu le changement de ses pupilles ? Même si c’était le cas, il ne savait rien du débat intérieur qui venait de se dérouler. Se battre, s’amuser. Cela ne correspondait pas à cette facette, mais il n’y avait que ça à faire. Sans un mot, elle se leva de la moto et s’en écarta lentement. Il lui aurait suffit de tourner la clé et de pousser la pédale au plancher mais il n’en était rien. Cette Shinra qu’elle détestait tant lui offrait sur un plateau d’argent deux trucs, euh Turks, pardon. Je ferais de mon mieux, se promit la blanche.

La Shisha fit face au rouquin, le chauve n’ayant visiblement pas envie de se battre. Mais avant de passer à l’affrontement physique, ils allaient commencer par un petit échange verbal, histoire de gagner du temps. Sa main droite passa dans la manche gauche, jouant un instant avec le bracelet en argent qui ceignait son poignet. Elle plaça le dispositif de libération des lames dans la paume de sa senestre, à l’intérieur du gant. De loin, elle remettait juste ce dernier en place, rien de bien méchant. Bien, ils pouvaient y aller à présent.

« - Je ne cherche pas à me battre, je ne suis qu’une simple voyageuse. Et puis, je ne m’en suis pas prise à vous, j’ai juste repris ce qui m’est dû. Et que vous soyez Turks ou non, cela ne change rien à la situation.

Elle n’allait pas engager la première, elle n’en avait tout simplement pas le désir. L’atmosphère devint tendue et pesante. Si ils attaquaient à deux, ils l’auraient en tenaille et le temps d’activer Claw, elle aurait déjà été touchée. Il fallait juste qu’elle ne se soit pas trompée dans son raisonnement pour que ce Rude se tienne tranquille, laissant son équipier faire le sale travail. Encore fallait-il qu’il l’atteigne. Qu’il les atteigne. Son visage s’apaisa lorsque le vent passa dessus, ses traits se desserrèrent. Elle en aurait presque oublié qu’ils appartenaient à la puissante multinationale qui l’avait séquestrée huit longues années. Ca elle ne l’oublierait pas. Finalement, ce n’était pas la faute de ces deux là, il ne font qu’obéir après tout. Peut-être qu’elle ne devrait pas se battre tout compte fait.

-Nous, on fait qu'exécuter les ordres! Le grand patron a décidé qu'il voulait un nouveau Turks pour qu'on soit plus efficace, du coup, le petit patron nous envois nous battre. Si on trouve notre adverssaire assez fort, on le garde en vie et lui offre le poste, sinon, on le tue, c'est simple... D'abitude on cherche plus les mec que les dames, mais tu m'a l'air assez... spéciale. Rapide, intelligente, discrète... sauf quand tu cours sans regarder où tu vas... Tu m'a l'air d'avoir déjà fait des choses disons... plus ou moins sage... il ne reste plus qu'à vérifier tes aptitudes au combat... T'a l'air d'avoir tes petits secrets aussi... Et t'es pas mal comme fille! (toussotement de Rude) Qu'es-tu venu reprendre dit moi? Demanda-t-il avec un sourire toujours en coin.

En fait, Reno avait remarqué plusieurs choses étranges chez cette fille et elle l'intriguait, d'où la raison de parler de ''petits secrets''. Dabord le premier contact, elle ne lui avait pas répondu et s'était enfuie, nullement impressionnée par la quantité de sang sur son corps. Ensuite, peut-être était-ce le simple effet de la lune mes ses yeux semblaient avoir pris une teinte étrange l'espace d'un instant. Et puis ses cheveux si étranges de par leur couleur, concordant avec ses yeux tout aussi spéciaux... En fait, elle était énigmatique et il voulait en savoir plus sur elle, pas la combattre...

Mais un Turks doit obéir non? Tant pis, il bavarderait un peu pour déterminer son sort.

Le sourire de Lynn s’agrandit. Elle, rejoindre la Shinra ? Hors de question mon gars. Quoique... C’était une occasion de pouvoir la détruire de l’intérieure. Une chose de plus à méditer. Et puis ce Reno avait mit le doigt sur un point dangereux, la spécialité de la demoiselle. Oui, elle était spéciale et l’avouait volontiers, cependant, cette particularité dépassait de loin l’entendement humain et même scientifique.

« - Tenez-vous tellement à savoir de quoi je suis capable ? » demanda-t-elle avec un sourire mauvais.

Rapide, elle retourna près de la moto et sortit quelque chose des pochettes arrières. Elle pivota et planta son regard grisâtre dans le bleu océan de celui du rouquin. Les rayons lunaires dévoilèrent une clé à molette et un tournevis. La jeune femme étouffa un rire.

« - Je ne suis pas une combattante, juste une mécanicienne. Désolée mais je ne vous serais d’aucun secours. Quand aux "petits secrets" dont vous parliez, je suppose que tout le monde à quelque chose à cacher. »

En prononçant cette dernière phrase, sa voix semblait lointaine, tout comme son esprit. Elle resta un instant indécise avant d’aller ranger ses outils. Un soupir profond sortit de sa bouche alors qu’elle refermait avec soin les pochettes du véhicule. Son sourire s’était estompé. Ca y’est, elle était las. Tenshi était soulagée de savoir qu’elle ne voulait pas se battre, la pauvre petite avait toujours eu en horreur le sang. Eden, pas contre, la boudait royalement. Eh bien qu’elle boude, elle était privée de sortit un point c’est tout !

« - Et pour répondre à votre question, je suis venue reprendre ce que vous aviez subtilisé sur ma moto. Une pièce importante qui empêche son démarrage. Mais si vous voulez réellement savoir pourquoi je suis au village des Ossements, je peux vous dire que je ne suis ici que pour des morceaux de ferrailles. Cela vous convient-il comme réponse ? »

Lynn retira la clé de l’engin, s’attendant à une attaque surprise. Les choses plus ou moins sages qu’elle avait commises ne les regardaient pas après tout. Et même si c’était le cas, ils ne pouvaient pas l’obliger à en parler. Un nouveau sourire se dessina sur ses lèvres, plus froid que les précédents, un sourire sans vie, celui qu’elle portait le plus souvent. La blanche continuait obstinément de leur tourner le dos, s’affairant à nettoyer une tâche invisible sur la carrosserie du deux roues.

-Oh là... Du calme... Fit Reno d'une voix rassurante. On veut seulement tester tes compétences. Et puis si t'es mécanicienne, c'est qu'un point de plus pour avoir le boulot et rester en vie! Allez, quand tu est prète!

Reno souriait toujours mais cette fois, il était franc et non moqueur. Cette fille dégageait de l'assurance et une forte personnalité. Sa simple façon de parler ainsi aux Turks le rendait curieux. Jamais personne n'avait osé leur répondre ainsi.

Au loin, on entendait les cris les villageois qui semblaient toujours chercher la fille mais ils ne la retrouveraient pas. Soit elle mourrait, soit elle repartait avec eux. Et le rouquin préférait nettement la deuxième option. Il se dit que si elle ne combattait pas assez bien, il s'arrangerait pour lui laisser des chances sans que ça parraisse. Il n'aurait su dire pourquoi, il fallait qu'ils le ramènent. Elle était tellement... intriguante...

Reno se mit en garde sous le regard exaspéré de Rude, pour qui une femme, outre leur collègue Elena, n'était pas fait pour combattre ou pour tuer. Reno semblait y tenir pourtant alors il le laisserait faire...

Reno attendait patiemment son attaque, son premier mouvement. Immobile, il la regardait, mais pas avec son regard de tueur qu'il avait lors des combats, plutôt curieusement. Une fille spéciale comme ça devait avoir une façon de se battre... spéciale...

Ils étaient vraiment têtus, surtout le Reno. Les villageois se rapprochaient, faisaient autant de bruit qu’un troupeau de proies fuyant leur prédateur naturel. Lynn s’apprêtait à faire apparaître les lames de Claw quand un petit garçon sortit des broussailles, s’interposant involontairement entre le Turk et la mécanicienne. Il bégaya un instant, regardant tour à tour les trois personnes présentes. La jeune femme fit un pas dans sa direction, le dévisageant avec interrogation. L’enfant déglutit difficilement pour retrouver un peu d’assurance et s’adressa à la blanche.

« - Le... Le village voulait s’excuser... On a retrouvé l’os manquant. Nous sommes désolés pour le dérangement. » dit-il en s’inclinant respectueusement.

« - Rentre chez toi petit, et dit aux autres habitants d’aller également se coucher. Attrape. Elle lui lança une bourse dodue. C’est pour payer ma chambre. Maintenant va. »

Le gamin ne demanda pas son reste et détala à toutes jambes. Voir ainsi deux hommes couverts de sang doit être traumatisant pour quelqu’un de son âge. Lynn resta songeuse une minute avant de reposer les yeux sur le rouquin qui était déjà en garde. Bien, si il le voulait tant, il l’aurait son combat. Mais une fois lancée, il se peut que rien ne puisse l’arrêter. Tant pis, elle prenait le risque. Les doigts de sa main gauche se refermèrent sur la paume, actionnant le mécanisme de libération des lames de Claw. Cinq griffes apparurent donc de l’intérieur la manche de la jeune femme, griffes acérées et pointues comme il faut pour déchirer la chair humaine sans que le corps ne s’en rende compte tout de suite.

« - Je crains devoir me débarrasser de vous, je m’en excuse mais je ne vois pas d’autre solution. »

Son rythme cardiaque s’accéléra soudainement, comme avant chaque bataille. Mais elle ne bougea pas, préférant attendre un mouvement de la part de son adversaire. Une mèche tomba devant ses yeux. Elle l’écarta du bout des doigts, de la main droite évidemment. Au pire, elle pourrait faire appelle à Tenshi et Eden. Celles-ci étaient fébriles, la première car elle n’aimait pas se battre, la seconde parce qu’elle adorait ça. L’autre Turk, le chauve, ne bougeait pas. Avait-il l’intention d’aider son coéquipier ? Il avait plutôt l’air ennuyé qu’autre chose mais bon, il fallait se méfier.

Reno sourit de nouveau en la voyant déployer ses lames. Intéressant...

Reno ne s'inquiétait pas. Si ça tournait mal, si dont il doutait, après tout, il était un Turks, il y avait Rude non loin et Elena plus loin. Un Turks en partant n'était pas honnête et bien qu'il s'agisse d'un combat en un contre un, ils n'hésiteraient pas à venir lui porter main forte.

Il leva son arme et, dans un cri de geurre, fondit sur sa proie, s'engageant dans un combat animé, rapide et volublile où aucun des deux ne semblait avoir le dessus sur l'autre.

Dans un cri, le Turk à la chevelure flamboyante fondit sur la jeune femme. Celle-ci s’esquiva facilement en levant les yeux au ciel. Pitoyable approche que voici. Le combat enfin engagé, Lynn se contentait d’éviter les coups de son adversaire, tournant et retournant, faisant des pas de côtés, des sauts gracieux. Une dizaine de minutes après, aucun des deux n’avait pu toucher l’autre, et ils n’étaient même pas essoufflés. Claw luisait sous l’effet des rayons de l’astre lunaire. Il était maintenant venu le temps de l’utiliser à bon escient. Lynn prit l’initiative et fonça sur le jeune homme. Elle visa avec précision le bâton métallique dont il se servait. Les lames et le métal s’entrechoquèrent. Aussitôt, des gerbes d’électricités coururent le long des gants de la mécanicienne, allant lui picoter le bras. Elle fit un bond en arrière, secouant son avant-bras.

Elle sortit de sa poche une autre paire de gants, strictement identique à celle qu’elle portait actuellement mais néanmoins différente. Ayant parfois affaire à des objets électroniques, elle se devait d’emporter avec elle au moins une paire qui permettait une isolation parfaite. Ses mains bien protégées, elle rangea l’ancienne paire et se remit en garde. Le combat rapproché ne servait visiblement pas à grand-chose. Son corps s’immobilisa une fraction de seconde, le temps de réfléchir, et la voilà qui repartait dans l’affrontement.

Les minutes s’écoulaient lentement, les deux combattants ne faiblissaient pas. Leurs feintes échouaient, ils n’arrivaient pas à trouver de faille. Cependant, Lynn eu un bref moment de relâchement, ce qui permit au rouquin d’atteindre son épaule droite. La décharge électrique parcourut son membre en y semant douleur et confusion. Elle recula, et... rentra les lames de Claw. Une expression de lassitude se dessina sur son visage. Quand partait le prochain bateau pour Junon déjà ? Et comme ça, tranquillement, elle sortit un petit agenda électronique de poche, consultant le petit mémo personnel ainsi que l’horloge. Elle remit ensuite le boîtier à sa place.

« - Je suis pressée, ne pourrait-on pas remettre ça à plus tard ? »

La blanche avait demandé ça le plus naturellement possible, même si elle savait que c’était une requête impossible. Avec un énième soupir, elle ouvrit de nouveau Claw et attendit un autre offensive de la part du rouquin.

Durant l'arrêt de la jeune femme, Reno s'était retourné vers Rude, aussi surprit que lui, puis, les deux hommes s'étaient fait un signe de tête affirmatif. Le rouquin se retourna en entendant sa voix mais ne reprit pas sa position d'attaque.

-Tu est forte, dit-il sérieusement sans même un sourire en coin. Dis-moi... quel est ton nom?

Il n'y avait aucune moquerie, aucune brusquerie dans sa voix ou dans ses mouvements. Au contraire, il semblait ouvert à discuter et intéressé... non pas comme un Turks qui recrute, mais intéressé... simplement.

« - Mon... nom ? »

Un petit rire nerveux lui échappa. Cette question, aussi anodine soit-elle, réclamait pourtant un instant de réflexion. Lynn secoua la tête et haussa les épaules.

« Pour le moment, je suis Lynn. »

La situation devenait intéressante. Les Turks ne connaissaient pas ses capacités réelles, le petit accrochage physique n’était qu’un bref aperçu. Sûrement en était-il de même pour eux, mais ils ne pouvaient imaginer à qui ils avaient affaire. La jeune femme avait consciencieusement appuyé sur le Pour le moment, histoire de crée des sous-entendu divers et variés. Elle allait encore les laisser dans l’ignorance jusqu’à ce que les choses se corsent. Etrangement, le rouquin semblait désormais enclin à la discussion. C’était quoi ? Un subterfuge pour la troubler et pour l’attaquer en feinte ? Ridicule. Ses pensées étaient vraiment ridicules et tordues. La faute à qui, hein ? Eden se sentit ouvertement attaquée à ces propos, injuriant mentalement la blanche.

Lynn resta droite comme un piquet, à observer du coin de l’œil le terrain et le chauve. Il était encore trop tôt pour prendre la poudre d’escampette. Et puis, elle ne pouvait pas leur abandonner Ni’Baiku. Il en était hors de question, le véhicule comptait plus à ses yeux que n’importe quoi d’autres. A part peut-être Ichi’Baiku, son tout premier bébé et joyau. Elle repensa brièvement à sa meilleure moto, bien à l’abri sous une bâche blanche, dans le hangar. Un éclair de tristesse traversa ses yeux.

-Lynn... C'est peu commun. Ça sonne bien! Très joli nom...

Reno s'interrogeait intérieurement sur la femme. Il ne perdait pas une seconde de chacun de ses mouvements, chacune de ses exprission pysique ou verbale. Il voyait bien qu'elle était encore plus spéciale qu'il ne l'aurait cru au départ. Il penssait à plusieurs choses, plusieurs raisons qui auraient expliqué son comportement et son attitude si différente de tout ce qu'il pouvait connaitre mais il ne faisait aucune hypothèse, se doutant qu'elles seraient fausses de toute façon.

-D'où viens-tu? Tu as dit que tu était mécanicienne, tu ne travaille surement pas dans le coin...

Son ton était toujours amicale et ouvert. Il ne lui parlait pas du tout comme le Turks qu'il devait être, en ''mission de chasse''. Non, il ne ressemblait même pas à l'homme à femmes qu'il était en dehors de ses heures de travail. Il ressemblait à une connaissance qui chercher à créer un lien d'amitié, aussi absurde que la situation... Et pourtant, tout était respectueux et sérieux... Aucune trace du Reno amusé et provacateur de plus tôt.

Lynn nota également un changement chez le Turk. Il se montrait trop calme et trop... amical pour une telle situation. La jeune femme continuait cependant à se montrer froide et distante. Il aurait beau faire celui qui veut l’amadouer, il n’y gagnerait rien. Ou bien, il empochera le gros lot et s’en mordra les doigts jusqu’au sang. L’idée n’était pas si mal que ça, mais c’était peut-être trop cruel de sa part. Oh, Eden pourrait s’en charger rapidement, mais la blanche était amusée. Voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas ressentit un tel sentiment, à vrai dire, elle ne ressentait presque jamais rien. Toujours neutre, juste équilibre du jour et de la nuit. Pour en revenir à la discussion, elle pouvait en profiter pour se faire un peu de pub, bien que les affaires marchent bien et qu’elle n’ait pas à se plaindre. Attendez une seconde... Si elle leur révélait comme ça l’emplacement de son habitat et qu’elle parvint à s’enfui, leur obstination pourrait bien les conduire à sa porte.

« - Effectivement, je ne suis pas d’ici. Je viens de Midgar et de ses environs. »

Cela donnait un aspect vague de la chose, pas assez précis pour localiser son précieux logis. La femme prit soudainement un air interrogateur, à son tour de poser des questions.

« - Et vous ? En quoi consiste réellement votre travail ? »

Elle sentait déjà que ce qu’il allait lui répondre, si il le faisait, ne serait pas très réjouissant. Il n’y avait qu’à voir ses habits tâchés, et la mine pas très sympatoche de son compagnon. Les Turks, ça devaient être des tueurs à la solde de Shinra, ou un truc dans le même genre. Bref, pas du tout son domaine de prédilection.

-Bah... tu sais... c'est surtout du travail de bureau... On fait quelques missions de temps en temps... jamais rien de très très... méchant, répondit vagement Reno pour ne pas l'effrayer, ayant toujours en tête de la ramener pour découvrir pourquoi elle l'intriguait tant.

Puis, il suivit son regard sur ses vêtements légèrement taché de liquide rouge... D'accord, il avait l'air de s'être roulé dans une mare de sang! mais... Non, pas de mais. Il était couvert de sang à cause de son précédent combat -dans lequel il s'était d'ailleurs beaucoup amusé- et avait laissé un mort derrière lui. Mais il tennait tellement à ne pas laisser filer cette fille...

-En fait... Le président est un vieux crouton débile et attardé... C'est lui qui nous donne les ordres et il veux un nouveau Turks. On ne passe pas d'entrevu ou de test pour être Turks, on a la chance -ou malchance- de se faire remarquer par l'un d'eux. On ne peut pas choisir un jour d'engager un Turks tu vois? C'est plus ou moins secret et difficile de trouver quelqu'un avec les capacités... On ne s'amuse pas à tuer tout ce qui nous tombe sous la main, on exécute les ordres, même s'ils sont répugnant... Et pour trouver et tester les forts, il n'y a pas trente six solution...

Il avait parlé très vite, comme pour se justifier. Rude derrière lui ne bougeait pas et semblait partagé entre approuver ses dires parce que ce n'était que trop vrai, et désaprouver de raconter tout cela à une étrangère qu'ils devraient tuer de toute façon si elle n'acceptait pas.

-Écoute, si tu viens avec nous, non seulement, ça règle notre problème, et en plus, tu reste en vie! Ce n'est pas une menace, ni même un avertissement, nous devons faire notre travail... Et je n'ai pas envi de te tuer parce qu'à voir ton calme, comment tu combat et tout, ben tu serais une bonne Turks et j'ai pas envi de tuer une autre personne ce soir...

L’interrogation qui peignait le visage de la jeune femme laissa place à son air neutre habituel. Bien, il fallait qu’elle se résigne à les suivre, elle non plus n’ayant pas envie de tuer quelqu’un à une heure aussi tardive de la nuit. Lynn s’apprêta à accepter d’un hochement de tête quand Eden se mit à la couvrir d’insultes. Bon sang ! Elle était idiote ou quoi ? Nouveau flot d’injures. C’était intenable, surtout qu’il ne fallait pas montrer son gêne devant les deux hommes... Bien, comment faire pour lui expliquer calmement ? Eden ma chère, si on infiltre les bâtiments Shinra en tant que Turks, on pourra liquider tranquillement le vieux président ainsi que toute sa petite famille, si un tel égoïste avide de pouvoir peut en avoir une. La rousse fit un " Aaaah okay... " avant de promettre de fermer son clapet. Bon, où en étions nous alors ?

« - Je n’ai manifestement pas le choix. J’accepte de vous suivre... » dit-elle visiblement à contrecœur.

Soudain, elle se demanda si le fait d’être justement venue ce jour-là à ce village des Ossements devait être vu comme de la chance ou de la malchance. Excellente question qui pourrait très bien rester sans réponse. Mais à en juger l’opportunité qu’elle offrait, ce devrait être considéré comme une chance incroyable. Par contre, il y aurait un léger problème. Ses parents avaient tenus de nombreux rapports et aucun n’avait disparu, malheureusement. Et comme par hasard, la Shinra les avaient récupérés dans leur totalité. Si ils tombaient entre les mains des Turks, elle aurait du souci à se faire, surtout qu’elle devait être fichée. Dans ce cas, il fallait adopter un nom bidon car même si ils devaient l’avoir enregistré avec le nom de famille de son père, celui de sa mère devait également être inscrit quelque part... Tant pis ! Advienne que pourra, pas le temps de réfléchir à cela.

Un soupir, et la voilà assise sur Ni’Baiku, le moteur ronronnant déjà comme un chat affectueux que l’on caresse et que l’on flatte. La main de la jeune femme plongea dans l’une des pochettes arrières pour en sortir une paire de lunettes noires. Elle les cala correctement sur l’arrête de son nez, ajustant les branches derrière ses oreilles, retirant les mèches coincées. Lynn attendait patiemment que le rouquin et le chauve lui indique la route à prendre. Quoi ? Vous pensiez qu’elle allait fuir ? Hors de question mon coco, des offres comme ça, y en a pas deux. Une vengeance ruminée par deux êtres pendant quinze ans. Ca pouvait être sympa d’y prendre part, après tout, elle y était un peu obligée. Mais bon, en tant qu’hôte, elle se devait de leur faire un tant soit peu plaisir. Sa vie ne tenait qu’à Eden et Tenshi en quelque sorte. Derrière ses verres fumés, la demoiselle observait tranquillement le guidon de son engin.

Reno eu un léger sursaut mais reprit son sourire habituel -c'est-à-dire provoquateur, moqueur et joueur- rapidement et fit un signe du pouce exagérément joyeux à la jeune fille.

-Génial! T'as fais le bon choix! S'exclama-t-il comme s'il parlait à une vielle amie. Et tutoie-moi, je suis pas un grand-père!

Reno se mit alors à faire de grands signes de la main vers le boisé derrière et une jeune femme blonde en sortit. Elle arriva vite à leur hauteur, un air méfiant sur le visage.

-Elle? Demanda-t-elle en la toisant du regard de haut en bas, assise sur sa moto.

-Ouaip! Fit joyeusement le rouquin. Hein Rude!

-...

-Tu vois bien!! Aller, je vais chercher l'hélico! Bouge pas Lynn! On va embarquer ta moto aussi! Continua Reno dans son élan de joie.

Il se retourna vers la flanc de la montagne et entreprit de l'escalader aisément, s'accrochant à des prises invisibles, faisant des écarts prodigieux. Au bout d'un très court moment, il atteignit une corniche où il disparrut. À peine quelques secondes plus tard, un hélico noir s'envolla de cette même corniche et descendit vertigineusement vers le groupe au sol pour venir se pose no loin. Une sorte de porte descendit alors pour former une rampe inclinée, invitant la moto à s'y engouffrer.

Lynn jeta un rapide coup d’œil à la jeune femme blonde qui venait de sortir d’un fourré. Alors comme ça ils étaient trois... Mouais, sont pas très réglos finalement. Au passage, Reno lui avait demandé de le tutoyer. Dans un sens ce serait mieux, mais elle avait la manie de vouvoyer tout le monde, qu’importe qu’il s’agisse d’un proche ou d’un inconnu. De toute manière, elle n’avait aucun proche, ce qui évitait les désagréments. Par contre, elle n’aimait pas le ton qu’employait le rouquin. Où diable avait-il vu qu’ils avaient fait copain copain ? M’enfin bref, mieux valait se taire et laisser couler. Tiens, il avait disparu à présent... Il avait parler d’hélico et d’embarquer. Au passage, Lynn n’avait jamais pu toucher un moteur d’hélicoptère de sa vie... Cela pouvait être intéressant tout compte fait.

Dans un rugissement sauvage, le véhicule à hélices se posa doucement sur le sol, assez près pour leur envoyer une bourrasque décoiffante. Seul Rude ne semblait pas inquiété par le vent, être chauve à parfois de bons côtés. Quand aux deux femmes, l’une remettait ses mèches blanches en place alors que l’autre tentait de protéger son lissage longue durée. Un sas s’ouvrit, la porte s’inclinant jusqu’à toucher la terre herbeuse pour permettre l’entrée des autres personnes. La blanche fixa un instant l’engin, incertaine. On pouvait vraiment faire entrer là dedans quatre personnes et une moto ? Il était sûr de son coup le rouquin parce que hors de question de laisser Ni’Baiku sur place. C’était égoïste de sa part mais bon, c‘est eux qui voulaient la recruter, devront faire avec certaines de ses exigences.

Lynn coupa le moteur de son deux roues mais n’en bougea pas. Elle patientera avec jusqu’à leur arrivée à destination. Au fait, où vont-ils ? Sûrement à Midgar, la capitale Shinra. Allez les filles, on prend les paris. Tenshi est plus partante pour un arrêt à Junon, Eden n’a pas d’opinion, Lynn conserve Midgar. La gagnante aura simplement gagné, à quoi cela sert de jouer de l’argent lorsque l’on partage le même corps ? Finalement, la mécanicienne se leva de son siège, prit un chiffon et entreprit de lustrer la carrosserie de son bijou en sifflotant un petit air mélancolique.

(Même en voyage je vous répond chanceux!!)

L'engin vollant prit la direction de l'ocean. C'était bien beau d'avoir un nouveau Turk mais il allait bien falloir l'entrainer avant de rentrer. Ordre de Tseng. S'il n'était pas prêt avant, il ne serait qu'un encombrement...

Donc, l'hélico, après avoir traversé l'étendue bleu, alla se poser dans une plaine au millieu de nulle part. Assez loin des villes, sauvage, et dangereuse. Dans un coin près des montagnes, loin de midgar et loin de Junon.

L'hélico se posa et le moteur s'arrêta. La porte s'abaissa pour former une rampe pour Lynn, les Turks déjà devant à l'attendre. Ils s'étaient changés et observait la jeune femme.

-On va commencer ton entrainement, fit Reno. Tu peux laisser ta moto ici, il ne lui arrivera rien, je te le promet, assura-t-il de façon protectrice et rassurante mais tout de même dur, avec son attitude de Turks proffessionnel. Allez, viens.

Lorsque l’hélicoptère se posa, Lynn se dit que le vol, aussi rapide fut-il, avait été bien court. Sa main lâcha le chiffon poussiéreux, l’abandonnant sur le capot de la moto. La jeune femme considéra un instant son deux roues avant de pivoter en direction du sas. Ce dernier amorça son ouverture quelques secondes après. Dans le cadre lumineux, la mécanicienne pouvait distinguer plusieurs choses. Au premier plan, les trois Turks qui venaient de la recruter. Au second, un terrain plat et vague, avec au loin le flanc sombre d’une montagne. Ils étaient partis de nuit et se posaient dans le petit matin. Le ciel était rosé par endroit, les nuages étaient également de la même teinte. Il faisait frais, mais pas trop. Le temps était agréable, ce serait une belle journée.

Lynn descendit lentement la passerelle, regardant obstinément là où elle mettait les pieds. Ses bottes se posèrent sur le sol en un froissement d’herbes sèches. Un regard alentour lui fit savoir qu’il n’y avait aucune ville dans un périmètre plutôt large. Le rouquin lui parla d’un entraînement. Elle garda son expression neutre. Ils s’arrêtaient juste pour ça ? Tant pis, elle se plierait bon gré, mal gré à leurs exigences. Docilement, elle les suivit. Le petit groupe s’éloigna donc de l’hélicoptère, probablement pour éviter de lui causer des dommages. Lynn suivait sans rien dire, la tête légèrement penchée vers l’avant, le regard vide. Pendant un bref moment, elle s’affaira sur son gant gauche, éloignant le mécanisme de déclenchement de Claw de sa paume. Elle ne l’utiliserait pas contre eux, c’était plus sûr. Finalement, ils se stoppèrent.

« - Que suis-je censée faire ? »

demanda-t-elle en relevant les yeux.

-Ben une série d'épreuves, on peut dire... Mais t'en fait pas avec ça, c'est seulement pour savoir ou sont tes force, t' es pas obliger de performer en tout, fit Reno d'un ton rassurant. Être Turks, c'est pas que du sang et des combats, il y a le côté pratique; escalade, comédien, informatique et tout ça, donc mécanicienne aussi, ensuite, c'est le côté mental; calme, capacité à tuer, savoir se faire respecter. Mais bon, tout ça, on s'en fiche un peu... Montre nous simplement ce que tu sais faire hors-combat...

C'était plutôt vague mais c'étqit voulu. Le fqit de présenter les choses ainsi était en sois un test. Saurait-elle se mettre réellement en valleur? Rude ne disait rien et Elena semblait en douter mais Reno avait confiance, il n'aurait su dire pourquoi.