Retour à Midgar

-Mais non, ça fait toujours plaisir d'avoir de la compagnie! Assura Reno.

Il lui aurait bien dit de laisser faire la vaiselle, deux chaudrons et deux assiettes n'était pas un amas insurmontable, mais il avait toujours à coeur d'en connaitre plus sur Lynn, aussi se leva-t-il et emmena avec lui les assiettes, les verres et les ustenssiles pour les mettre près de l'évier où il fit couler de l'eau chaude et commença à rincer le tout avant de mettre le bouchon et de le laisser se remplir.

Il jetta un regard en billet à la jeune femme silencieuse.

-Que faisais-tu avant d'être mécanicienne? Demanda-t-il. Je suis curieux... dit-il sur un ton d'excuse.

Il n'aurait pas été offensé qu'elle ne réponde pas mais espérait tout de même réussir à engager une conversation. Et puis comment une fille devenait-elle mécanicienne? À Midgar en plus, c'était assez innusité dans ce coin. Reno se contenait mais tant de questions lui brulait les lèvres...

Se levant à son tour, Lynn s’empara d’un torchon qui pendait dans un coin et le jeta sur l’épaule du roux, lui indiquant ainsi qu’il se coltinait le rangement, ce qui était pure logique vu que c’était sa cuisine. Mais la question qu’il posa la surpris. Si elle lui répondait qu’elle avait été un cobaye humain pour des recherches génétiques, qu’elle tête pourrait-il bien tirer ? Finalement, elle se contenta de hausser les épaules.

« - Je ne sais pas, appelle ça du vagabondage ou ce que tu veux mais je n’étais rien. J’ai pris le premier boulot qui était à ma portée. »

La jeune femme coupa le robinet et plongea assiettes et couverts dans l’eau chaude. Un peu de produit nettoyant parfum citron, une éponge dans la main droite et elle se mit à astiquer les objets, les posant ensuite dans l’égouttoir. Au tour des casseroles, même scénario, astiquage et égouttoir. Ce fut rapide mais convenablement nettoyé, c’était l’essentiel. Puis, elle se retourna vers son hôte, une légère teinte de marron s’insinuait un peu dans le gris de ses yeux.

« - Et toi ? Que faisais-tu avant d’être Turk ? »

Trop tard, Tenshi avait parlé, de la voix de Lynn sans que celle-ci n’ait pu faire quoi que ce soit pour la retenir. Des trois, l’adolescente était de loin la plus curieuse et se disait que si le roux pouvait leur poser des questions alors elle en avait également le droit. Bien que les deux autres ne soient pas du même avis. Mais ça elle s’en fichait un peu, elle voulait savoir, rien de plus, rien de moins.

-J'était un petit délinquant qui courrait les rues, rien de vraiment particulier... Quand mes parents sont mort je me suis retrouvé à la rue et j'ai traîné quelques temps avec d'autres jeunes de mon âge. Un jour Rude m'est tombé dessus alors que j'allais faire une transaction de mako illégale sans même le savoir... Les autres avaient décidés de me tuer car je devenait trop fort et ils avaient peur, il m'ont alors tendu un pièege. Heureusement, c'est Rude qui est arrivé et à la place de me tuer, il m'a ramené chez lui. Il m'a fait intégrer les Turks peu de temps après... En fait c'est surtout de la chance, si c'était Tseng qui été arrivé, j'étais mort.

Reno sourit en haussant les épaules. Comme à l'habitude, il parlait beaucoup alors qu'il aurait pu résumer simplement.

-Mon histoire est peu interressante comparé à certains... Tu est née à Midgar? Demanda-t-il en serrant la vaisselle.

Un ancien voyou, cela ne la surprenait même pas. Mais il était tout aussi curieux que Tenshi, ça risquait d’aller un peu loin. Lynn contraignit donc l’ado à rejoindre le fond de son esprit en lui disant d’arrêter de faire des gamineries. Après quoi, elle prit une voix détachée pour répondre à la question.

« - Non, ou bien peut-être. A vrai dire je ne veux pas le savoir. Et je pense que c’est mieux ainsi. »

En vérité, elle refusait de voir son passé en face, un goût amer de colère impuissante lui emplissait la bouche à chaque fois qu’elle y repensait. Plongeant une dernière fois ses mains dans l’eau, elle tira le bouchon et regarda le liquide souillé s’échapper par le siphon. Elle chipa le torchon des mains du rouquin, s’essuya les siennes et lui lança doucement en plein visage, un léger sourire planant sur ses lèvres.

« - Tseng est aussi impitoyable que ça ? »

La jeune femme avait demandé ça sans un quelconque ménagement, attendant de voir une réaction chez le jeune homme.

Reno accepta la réponse, se disant qu'à près tout, si elle voulait garder son passé pour elle, elle en avait tout à fait le droit. Cependant, il se dit qu'il essayerais de nouveau de savoir... un autre jour, peut-être... Si elle venait à lui faire confiance.

Il retira le torchon de son visage avec un petit sourire. C'était un début de quelque chose ça, non? Oui, oui, avec le petit sourire de Lynn, c'était un début de... complicité? d'amitié? Un début quoi!

-Ouais... en fait, c'est surtout qu'il prend trop son job au sérieux. Il n'entand pas du tout à rire et la moindre erreure pour lui est aussi terrible que si on lui coupait un bras. Mais quand tu le connais... il est plus exaspérant qu'autre chose... Mais pour ton test, il risque d'exiger la perfection... surtout que tu est une femme. Lu et Rufus se méfient un peu des femmes qui souhaitent être Turks, ils sont encore dans l'ancienne mentalité, expliqua Reno avec un léger mépris dans la voix.

De son avis, quelqu'un qui ne souriait jamais et ne faisait rien d'amusant était tout bonnement un imbécile et pour lui qui s'amusait tout les jours, il méprisait souvent ces gens... quand ils n'étaient pas là, bien sur!.

-Mais comme je te dis, n'aie pas peur, fais ce qu'il te dit, c'est tout. Je t'ai vu combatre et tu te défends plutôt bien... remarque, on ne peux pas faire autrement quand on a un commerce à Midgar... Je n'ai jamais ton style de combat au par avant, il est plutôt spécial... qui t'a montrer ça? Demanda le rouquin avec un peu d'admiration dans la voix.

Ayant fini la vaisselle, il s'appuya sur la comptoir mais regardait la jeune femme dans un espoir de continuer la conversation.

Un profond soupir s’échappa des lèvres de la jeune femme. Une femme, ou elle en était une, mais une femme capable de nombreuses choses pour arriver à ses fins. Les hommes qui méprisaient, selon eux, le sexe faible, se mettaient évidemment le doigt dans l’œil, et parfois jusqu’au coude. Bien que pas très féministe de nature, Lynn avait horreur de se voir rabaisser à cause de cela. Quand on est un assassin, on s’en fiche de tout cela, on fait son travail correctement et puis basta. Mais bon, comme le disait Reno, y en a qui étaient encore de l’ancienne mentalité. Et c’était désespérant.

« - Personne, on m’a donné mon arme et on m’a dit de me débrouiller. A vrai dire, le vieux était un peu contre la violence. » dit-elle en s’approchant d’une fenêtre.

Il faisait noir dehors, et la pluie battait les vitres avec une force impressionnante. Des brides de souvenirs lui revinrent, et elle se rappela que le rouquin ne pouvait pas savoir qui était le vieux, comme elle l’appelait. La blanche pivota sur elle-même refaisant face à son interlocuteur.

« - Le vieux était mon maître, il m’a tout appris, de la mécanique à l’électronique. Et puis il est mort, et j’ai repris sa boutique. »

Elle avait dit ça sans une once d’émotion dans la voix, ni dans les yeux. Elle n’avait jamais pleuré pour lui, il l’en avait interdit. Et puis, à Midgar, des morts il y en a tous les jours. Son regard se perdit à nouveau dans l’obscurité de la nuit et dans le scintillement de l’averse.

-C'est quand même impressionnant... Et d'après ce que j'ai vu, tu te débrouille très bien... en mécanique je veux dire... ya qu'à voir tes motos... Tu as dû faire plusieurs modifications dessus non? Tu en a une qui est plutôt vielle en plus...

L'air de rien, Reno était content, plus tôt il lui avait demandé comment elle était devenue mécanicienne et il n'avait pas obtenu de réponse. Là, il lui parlait de son arme et il en aprenait un peu sur son passé. Elle ne s'en était pas rendue compte ou elle commençait à lui faire un peu plus confiance?

Si il commençait à lui parler motos, ça risquait de s’éterniser des heures et des heures. Et Lynn ne voulait pas se laisser aller. Alors elle regarda sa montre et prit un air désolé.

« - Je vais rentrer. Peut-être à demain. »

Et sans attendre, elle se dirigea vers la porte d’entrée qu’elle referma derrière elle. Le couloir ne fut pas long à traversé et, une fois dans son appartement, elle ferma à double tour sa porte et se laissa choir sur son lit après y avoir enlevé la valise qui reposait dessus. C’est après qu’elle se dit qu’elle avait oublié de fermer les fenêtres. Et qu’elle avait laissé sa veste chez Reno. Péniblement, elle se releva et alla fermer les vitres, rassurée de voir que l’eau de pluie n’était pas encore rentrée dans les pièces. Mais pour sa veste, eh bien elle attendrait demain vu qu’elle avait, selon elle, discuté déjà bien trop longtemps avec le rouquin. Bon, tant qu’elle était debout, elle n’avait qu’à se donner un petit coup. Un passage sous la douche et là voilà au lit, à fixer le plafond avec une telle intensité qu’elle semblait vouloir y lire quelque chose.

« - Oh et puis zut ! »

D’un bond, elle se mit debout, se regarda rapidement dans le miroir, son débardeur et son pantalon noir ne faisaient pas trop pyjama, ce n’était pas trop grave. Elle sortit et retourna à la porte de Reno. Elle toqua deux coups, espérant qu’il ne soit pas déjà au lit.

Reno eut à peine le temps de marmoner un «Au revoir...?» Que la jeune femme avait disparut. Il se demanda brièvement s'il avait dit ou fait quelque chose qu'il n'aurait pas dû avant d'ausser les épaules et d'aller regarder un peu la télévision. Comme il n'y avait rien de vraiment interressant, il alla prendre sa douche.

Comme il en sortait, encore dégoulinant d'eau, il entendit des coups à sa porte. Se disant qu'à cette heure, il ne pouvait s'agir que de Rude ou Tseng, il ne prit pas la peine de s'habiller et ne fit qu'attacher une serviette autour de ses hanches.

Il courut jusqu'à la porte pour ne pas faire attendre trop celui qui devait se trouver de l'autre côté et l'ouvrit. Il fut d'abord surprit de trouver la femme, puis quelque peu gêné de son accoutrement léger. D'accord, il s'en fichait de se promener à demi nu devant Elena ou bien une fille qu'il aurait ramassé dans un bar, mais là, c'était différent.

Sans doute aurait-il rougit s'il n'était pas déjà rouge à cause de la chaleur de l'eau de sa douche. Il tenta de prendre un ton dégagé pour s'adresser à sa visiteuse pour cacher sa surprise.

-Heu... Hey! Tu t'ennuis déjà de moi? Fit-il à la blague en portant une main à sa serviette pour s'assurer qu'elle ne tomberait pas.

Alors là... Lynn s’attendait à tout sauf à ça. Sans pourtant se laisser troubler par une telle vision, que Eden qualifiait d’horrible et décadente, la jeune femme eut la décence de porter son regard autre part que sur le rouquin, lui tournant de ce fait le dos. Elle croisa les bras en se demandant comment réagir. Pas question de discutailler, alors va pour la première solution, c’est-à-dire celle qui la faisait passer pour un glaçon ambulant, attitude qu’elle arborait les trois quarts du temps en fait.

« - Ne te fais pas d’idées, j’ai juste oubliée ma veste chez toi. » répliqua-t-elle glaciale.

Ses doigts se mirent à tapoter nerveusement sur ses bras nus, signe d’un malaise naissant. La rouquine au katana lui dit qu’elle n’était qu’une gourdasse, lui rappelant qu’elle aurait pu y aller le lendemain. Tenshi bégayait, encore confuse. Et la Shisha se mit à nouveau à soupirer. C’est vrai qu’elle aurait pu attendre...

« - Si je te dérange, je peux repasser demain matin... »

-Non, non, ça va... je suis désolé, je ne m'attendais juste pas à ce que ça soit toi...Si tu veux bien m'attendre cinq petites secondes...

Reno disparut et dans le temps de le dire, réaparut vêtu d'un pantalong. Il tenait à la main la veste de la jeune femme et un petit sourire d'excuse. Il l'aurait sans doute invité à entrer mais elle semblait elle aussi gênée par cette rencontre et il ne voulait pas ajouter à son malaise... Et son attitude glacée confirma à Reno que ça n'était pas le moment.

-Tiens, pardonne-moi, je ferai gaffe la prochaine fois... dit-il avec le sourire en lui tendant le vêtement.

Lorsqu’il fut de retour, Lynn prit doucement le vêtement et s’éloigna en soufflant un bonne nuit presque inaudible. Elle l’avait déjà assez ennuyé de la soirée, et même de la journée. De nouveau chez elle, elle extirpa de sa veste ses précieux gants et les posa sur la table de chevet. Puis, elle se recoucha simplement et ferma les yeux. Demain s’annonçait difficile...

**
*

Son sommeil fut court et haché, mais elle se leva avec un semblant de forme. Dehors, le soleil n’était pas encore levé. Sa montre annonçait un petit cinq heures. A quelle heure avait lieu le rendez-vous ? Et où se passait-il ? En attendant, la jeune femme se dit qu’elle pourrait en profiter pour garnir un peu son réfrigérateur. D’accord, y aura pas grand-chose d’ouvert, mais devait bien avoir une boulangerie à Midgar... Lynn s’habilla, se brossa dents et cheveux, et sortit, refermant à clé, qu’elle plaça sur son trousseau. Elle traversa le couloir sans bruit, consciente d’être l’une des premières levées. L’ascenseur ou l’escalier ? Un peu de sport, va pour l’escalier. Elle les descendit quatre à quatre et, une fois sortit, inspira profondément l’air frais qu’elle trouva un peu moins pollué que celui des Taudis. Les trottoirs étaient déserts, la blanche dû faire plusieurs rues avant de trouver une enseigne éclairée. Aux trois p’tits pains. Ca devrait convenir.

Deux baguettes sous le bras, un sachet à la main, elle fit le chemin inverse, rues inutiles et escaliers compris. Elle les posa sur la table de sa cuisine, s’assit sur l’unique chaise et grignota pensivement un bout de pain. Les deux autres se réveillèrent enfin, Eden ne manquant pas de remarquer les sachet qui contenait deux petits pains et deux croissants. Lynn expira bruyamment mais ne répondit pas aux questions de la rousse. Six heures et demie. Elle se leva et quitta à nouveau son appartement, peut être définitivement cette fois. Passant devant la porte de Reno, elle déposa le sac de viennoiseries sur le paillasson, frappa deux fois et rejoignit à grandes enjambées la cage d’escalier où elle s’engouffra. Elle descendit une nouvelle fois les marches, plus calmement cette fois. En même temps, elle se demandait si le rouquin n’allait pas prendre ça comme un gage d’amitié ou une autre idiotie du genre... Il lui avait offert le repas la veille au soir, elle lui rendait juste la pareille.

Au rez-de-chaussée, Lynn s’installa sur les marches, se disant que le Tseng devait aussi loger dans le bâtiment et qu’il devrait bien arriver, soit par l’ascenseur qu’elle avait juste en face, soit par les escaliers sur lesquelles elle se tenait. L’attente risquait d’être longue mais la demoiselle prit son mal en patience.

Reno sursauta dans son lit. Son réveil avait sonné il y avait un bon quinze minutes déjà et il s'était rendormit... comme à l'habitude. Il se leva donc, se disant que, pour une fois, il serait à l'heure, et alla répondre à sa porte -habillé cette fois. Il n'y avait personne excepté un petit sac devant sa porte. Il le prit, intrigué, et l'ouvrit tout en refermant sa porte. Il eut un petit sourire en découvrant les pâtisseries, au moins, elle n'avait pas décidé de couper tout lien avec lui...

Il s'installa à la table pour manger et pensa à la journée qui commencait. Il ne l'avait pas dit à Lynn, ça lui était interdit, mais lui, Elena et Rude seraient présents à son test. Cachés, regardant de loin... ou alors prenant directement part aux tests en tant qu'ennemis. Leur travail pouvait aussi être de maitriser en cas de besoin la recrue, voir la tuer...

-*=*-

Tseng sortit de l'ascensseur et se tourna vers la blanche qui l'attendait. Il l'évalua de nouveau du regard et lui dit de le suivre. Il ne l'avait pas salué, n'avait pas sourit... le parfait portrait que Reno en faisait: obsédé par son travail, sexiste jusqu'à ce que la femme lui ait montré qu'elle égalait un homme, incapable d'afficher une émotion autre que celle qu'un Turks doit avoir: neutre et sans pitié, sans vie.

Il l'entraîna silencieusement au travers des rues peu animées jusqu'à un vieil entrepôt, comme l'avait prédit Reno. Il la fit entrer et se plaça devant elle, les bras croisés.

-Il y a un foulard rouge caché quelque part dans cet entrepôt, dit le chef des Turks. Tu dois le trouver et venir l'attacher à la poignée de la porte d'entrée derrière moi. Il y des membres du Soldier un peu partout et ils ont l'obligation de tirer sur tout ce qui bouge, respire ou fait du bruit. Leurs armes sont chargées de vraies balles et tu aura à m'affronter en combat après, je te conseille donc de ne pas te faire toucher, termina Tseng d'une voix neutre et sans intonation. Le temps est également compté. C'est partit.

Une balle siffla à l'oreille de Tseng, qui s'autorisa un mince sourire.

Par l’ascenseur. La jeune femme se leva aussitôt, le visage neutre mais la mâchoire crispée. Vraiment, elle détestait la manière qu’il avait de la jauger ainsi à chaque fois qu’il la voyait. C’était désagréable et cette attitude montrait bien qu’il ne lui ferait pas confiance de sitôt... Sur son ordre, Lynn le suivit silencieusement dans un dédale qui mêlait rues et ruelles sombres. Peu de temps après, un grand bâtiment délabré et isolé se dressait devant eux. L’intérieur était poussiéreux. Du sang séché maculait le sol Sûrement celui des anciennes recrues, se dit-elle avec amertume. Ceux qui n’avaient pas eu la « chance » d’être acceptés chez les Turks n’étaient pas restés en vie très longtemps. Le chef au visage utaïen s’arrêta, bien vite imité par la blanche. Une distance respectable les séparait. Du coin de l’œil, Lynn nota la présence de vieilles et grosses machines rouillées par le temps. Celles-ci formaient presque un cadre autour d’eux et on ne discernaient rien de ce qui pouvait se cacher dans leur ombre.

Suite aux explications, la mécanicienne se dit une chose : ça n’allait pas être de la tarte. Bon, le but était simple, trouver un bout de tissu rouge dans un environnement entièrement gris. Ce n’était pas ça le plus difficile car en même temps il fallait ne pas se faire toucher par ceux qui allaient la canarder. Un première balle arriva sur elle, mais sans vraiment sans soucier, elle tourna légèrement les talons et l’évita. L’esquive était son point fort, et c’était le moment de leur faire remarquer. Bondissant, Lynn se dissimula derrière une rangée de machines. Là, elle fit rapidement le point sur les critères de tir des soldats. Respirer ? Elle ne pouvait pas sans passer, de même que les mouvements. Fallait juste retirer le bruit. Le sol était semblable à celui de son hangar, dur et sec mais qui faisait résonner tous les types de chaussures. Une seule solution. Elle avait déjà enlevé sa botte droite quand une détonation attira son attention. Saute, lui ordonna Tenshi. Ce qu’elle fit. La balle rasa sa jambe, sans y laisser d’égratignure. L’autre botte rejoignit sa jumelle.

Elle se déplaçait à présent sans bruit, sous le regard impassible de Tseng. Elle prenait à peine garde à ce qui l’entourait, certaine que les membres du Soldier, quel qu’ils soient, n’étaient là que pour la déconcentrer. Où pouvait-on cacher un foulard dans un entrepôt ? A part sur les machines, y avaient pas beaucoup d’endroits. D’accord mais ça en faisait beaucoup de machines à vérifier... Lynn remarqua les poutrelles métalliques qui serpentaient près du toit. De là haut, peut-être y verrait-elle plus clair. Elle sauta sur l’un des dispositifs mécaniques et attrapa la poutre qui se trouvait au dessus. A la force de ses bras, elle s’y hissa tout en prenant quand même en compte les projectiles qui jaillissaient dans sa direction. La vue d’ensemble qui s’offrait alors à elle la réjouit dans un premier temps mais la déçu tout autant. Le foulard était sur un autre bastaing, celui qui était dans sa diagonale. Et manque de pot, y avait rien qui les reliait entre eux. Restait plus qu’à descendre et à retraverser la salle. Au passage, la blanche constata qu’aucun soldat n’était apercevable, leur nombre était-il à ce point restreint ou bien y avait-il autre chose derrière ?

Les balles pleuvaient. Lynn se laissa tomber de son perchoir, se rétablissant avec facilité et, zigzaguant parmi les décharges et les machines, elle atteignit l’autre côté et réitéra l’opération précédente. Le foulard, qui ressemblait plus à une vieux bout d’étoffe usagé, une fois en main, elle redescendit et, se glissant derrière les mécanismes, gagna la porte et sa poignée autour de laquelle elle accrocha son trophée. Terminé, en six minutes et quelques secondes. C’est fou ce que le temps passe lentement quand on est dans le feu de l’action. Lynn retourna tranquillement auprès de ses bottes qu’elle rechaussa et rejoignit ensuite le brun aux longs cheveux. Elle observa en silence que sa veste et sa jupe étaient déchirées par endroits, surtout au niveau des manches pour la première. Tant pis, elle fera quelques points de couture ce soir et on en parlera plus.

Tseng avait toujours son masque d’indifférence sur lui. C’est vrai qu’elle n’avait pas fait quelque chose de vraiment épatant, il avait dû sûrement en voir des meilleurs que ça, mais bon, Lynn ne se décourageait pas, ce n’était pas encore terminé après tout, elle allait devoir l’affronter.

Reno avait suivit avec intéret les mouvements de la jeune femme, tout en tirant sur elle. Pas mal du tout! À présent, elle devrait se battre avec Tseng et si elle s'avéraitm plus forte, Elena devait surgir et s'attaquer également à elle, question de tester ses capacités d'adaptation.

Tseng se mit en position de combat après avoir dit à Lynn qu'elle devait l'immoboliser ou alors s'immobiliser à quelques centimètres de lui alors qu'elle lui aurait donné le coup fatal. Bien qu'il ne l'aie pas féliciter, Reno savait qu'il commencait à la prendre au sérieux.

À peine l'Utaien avait-il prit sa position de combat qu'il fonça sur la femme dans le but de la surprendre. Il donnait des coups franc et biens placés, à des endroits dificiles à parer, faisait des feintes et des pirouette, maniant son bâton électrifié avec aisance et assurance.

Cet adversaire là s’annonçait plus coriace que ceux qu’elle avait pu rencontrer auparavant, même si l’arme qu’il manipulait était déjà connue de la femme aux cheveux de neige. Celle-ci parait tant bien que mal les assauts de l’utaïen qui étaient aussi dangereux qu’imprévisibles. Prenant un peu de recul, elle activa Claw. Les griffes articulées se superposèrent au gant isolant qu’elle portait et Lynn repartit au combat.

Avec sa main griffue, elle arrêta le bâton électrique qui lâcha une gerbe d’étincelles furieuses mais qui furent absorbées par le caoutchouc du gant. De la droite, elle envoya un crochet que Tseng arrêta à l’aide de son poing. En même temps, ils envoyèrent leur pied dans le ventre de l’autre et furent tout deux projeter vers l’arrière. Lynn s’accroupit et planta ses griffes dans le sol afin de s’arrêter le plus vite possible. Son opposant était encore à terre. Le temps qu’il se relève, Lynn était sur lui, prête à lui planter ses lames dans son épaule. Il la repoussa et ils se refirent à nouveau face. Aucun ne semblait épuisé, et c’était probablement le cas. Mais à ce rythme là, le combat pourrait durer un bon moment... Encore faudrait-il que rien ne puisse déjouer leur garde.

Ils enchaînaient les coups mais aucun ne portait, aussi bien du côté de la femme que de celui de l’homme. Et pourtant, ils mettaient toute leur bonne volonté à vouloir toucher l’autre mais rien à faire. Alors Lynn se dit qu’elle devait feinter. Elle le laissa la frapper au visage, en contrepartie, elle lui porta un coup à la poitrine. Après quoi, elle lui balança sa jambe au niveau du genou. Cependant, il ne faiblit pas en continua à se battre. Et la blanche se mordit la lèvre en ce demandant si ce type était vraiment increvable.

Reno suivait le combat avec intéret. Lui et Rude ne s'étaient pas battus sérieusement, n'ayant pas réellement de raison de le faire, et ne voulant que tester la femme, non la blesser réellement.

Tseng cependant était le test final et il ne pouvait se permettre de faiblir ou de lui laisser des chances, il devait connaitre sa limite.

Il échanga encore quelques coups violents avec Lynn avant de se toucher l'oreille de la main gauche, alors que de la droite, il frappait. C'était le signal, rapide et discret. Reno tourna les yeux vers la cachette d'Elena et croisa les siens, elle l'avait vu aussi. Rapide et agile, elle sauta du haut d'une bouche d'aération dissimulée deux mètres au dessus du sol. Elle était vêtue de noir et portait une cagoule dissimulant la plus grande partie de son visage, ainsi que ses cheveux. Sans attendre, elle se lança sur Lynn, katana à la main.

Reno pensa aux différents facteurs que Tseng évaluait: son style de combat, sa réaction face à un deuxième adverssaire improvisé, sa défence contre un katana et bien entendu, si elle sortirait une astuce surprise. Jusqu'à présent, personne ne semblait blessé et la blanche, bien que Tseng soit toujours en combat, se débrouillait très bien... du moins, d'Après ce que voyait le rouquin de l'intérieur de sa machine, vidée de ses entrailles pour constituer une cachette. Il tenta d'apperçevoir rude mais en se déplaçant, fit tomber son arme à feu, qui résona avec un bruit assourdissant à l'intérieur de la machine de métal.

Se maudissant, il la ramassa et cessa de respirer pour voir si quelqu'un s'en était rendu compte, et si oui, si cela avait nui à l'au ou l'autre des combattant.

C’était bien le moment de se gratter l’oreille. Voilà ce que c’était dit Lynn en voyant le geste de l’homme. Mais quand déboulèrent ce pseudo ninja et son katana, ce geste prenait une drôle d’importance. De la main droite, la blanche repoussa Tseng vers l’arrière de toutes ses forces et contra la lame de l’encagoulé avec ses griffes. Bizarrement, le nouvel assaillant avait des formes bien féminines. On n’engageait pas beaucoup de femmes dans le Soldier, alors cela devenait de plus en plus étrange aux yeux de la demoiselle. Cette dernière, bien qu’un peu méfiante, réclama un rapide coup de main à Eden. Ses yeux évoluèrent vers un violet terne mais qui n’était que très peu perceptible en raison de la faible luminosité de l’entrepôt. Déportant le fer de l’individu masqué sur le côté, elle lui agrippa l’autre bras et, conjuguant sa force à celle de la rousse, envoya valser la personne qu’elle tenait sur l’utaïen.

Redevenu gris, son regard observait placidement ses adversaires, les laissant se relever. C’était peut-être une erreur de sa part, mais Lynn pensait qu’il n’était pas encore temps de mettre un terme à ce combat. Cling ! Quelque chose était tombé sur le sol, pas très loin d’eux, du côté des machines, mais ils restèrent imperturbables. Le duo se jeta sur leur cible avec une parfaite coordination qui déconcerta un peu la jeune femme, qui parvenait tout de même à contrer leurs attaques. Toutes sauf une qui lui causa une légère blessure à l’avant-bras gauche. Rien de bien méchant, la lame du ninja avait juste réussit à atteindre la peau. Tenshi arrêta immédiatement l’hémorragie mais ne referma pas la plaie, craignant déjà d’être sermonnée par la Shisha. Mais celle-ci avait d’autres chats à fouetter. Elle était désormais farouchement décidée à clouer le Tseng au sol une bonne fois pour toute.

Encore une fois, c’était repartit pour un petit corps à corps qui basculait un peu sur le monotone. Rien ne bougeait malgré les perpétuels mouvements des trois combattants. La blanche finit cependant par s’emparer du bâton électrique du brun qui avait dû lui abandonner au risque d’avoir un poignet cassé. De cette arme, Lynn ne trouva aucune utilité, aussi l’envoya-t-elle hors de vue, derrière une rangée de machines sales. Et ils continuèrent à se battre, sans avantage pour aucun d’entre eux, hormis leur nombre pour le duo, même si cela ne semblait pas déranger leur adversaire.

Reno suivait le combat en ometant presque de cligner des yeux. Rare étaient ceux qui survivaient jusqu'à cette épreuve et ceux qui réussissaient la troisième toujours en vie, et en assez bonne condution, devenaient Turks. Il n'avait vu qu'Elena en dehors de lui-même.

Soudain, il vit Tseng saisir son bras gauche et vit du sans en couler. Il reprit sa garde mais il était nettement moins bon sans son bras droit. Elena se tourna vers lui, horifiée, et ce fut son erreure. Elle vola plus loin dans la pièce et se cogna durement la tête. Tseng tenta une autre attaque peu convainquante. Désarmé et sans le ninja, le combat dura encore quelques secondes et Tseng s'immobilisa. Le dernier coup aurait pu le tuer.

Il fit un bref hochement de tête, sec, signifiant que Lynn pouvait baisser son arme. Il lui accorda une brève félicitation et lui annonça qu'elle passait à la dernière étape.

Ca y était enfin, il avait finit par se figer, et de lui-même. Lynn fit un pas en arrière et désactiva Claw, qui reprit sa forme de bracelet argenté. Relâchant un peu la pression qui s’était accumulée lors du combat, le cœur de la jeune femme s’accéléra légèrement, sans pour autant battre à la vitesse à laquelle il devrait être après une telle suite d’épreuves. Mais à en croire le Tseng, cela n’était toujours pas finit. Un troisième, et sûrement dernier test l’attendait. Vu que ce qu’elle avait fait jusque là n’étaient que des exercices physiques, il devait peut-être s’agir d’un contrôle de son mental. Dans ce cas là, il lui faudrait certainement penser différemment de ce qu’elle pense habituellement.

Le ninja se redressait avec quelques difficultés. Ne l’avait-elle pas trop amoché ? La blanche desserrait avec une infinie précaution la boule de stress qui lui bridait le ventre. Mais elle ne laissait rien paraître, souffrant silencieusement d’avoir voulu se montrer aussi endurante. Elle l’était, ce n’était pas cela le problème, elle avait juste atteint sa propre limite à un moment donné et l’avait dépassé. Pas de beaucoup, le combat aurait pris fin quelques secondes plus tôt elle n’aurait rien ressentit, mais il n’en avait pas été ainsi. Trop tard pour retourner en arrière.

-Bien, maintenant, ta dernière épreuve est différente. Tu dois désactiver une bombe. Pour atteindre la bombe, tu aura à faire un parcour où tu devra pirater des mots de passes ou trafiquer des systèmes électriques ou mécaniques pour te permettre d'avancer. Tout à l'heure, tu a accroché le ruban en six minutes. Le temps dont tu dispose normalement pour cet étape est de vingt minutes. Il t'en reste quatorze maintenant, fit Tseng en regardant sa montre.

Le ninja ouvrit alors une trappe cachée dans le sol et fit signe à Lynn d'y pénétrer. Il y avait de l'eau partout, laissant un jeu d'à peine deux centimètre entre le plafond de la trappe et le niveau d'eau.

-Va au fond, conseilla Tseng. Tu doit faire baisser le niveau d'eau ou tu ne pourra pas continuer; tu mourra noyée. Vas-y.

Et il appuya sur un bouton, mettant sa montre en mode cronomètre.

Sachant qu’il était presque impossible de nager avec des chaussures, Lynn se sépara rapidement de ses bottes et par la même occasion de son mémo électronique qui n’aimait pas beaucoup l’eau ou, plus généralement, tout ce qui était liquide. Puis, prenant une profonde inspiration, elle ne prit pas la peine de descendre par la petite échelle métallique et sauta directement dans l’embouchure qui menait à la pièce inondée. Profitant donc d’être dans le fond, elle chercha à tâtons, vu qu’ils avaient refermé la trappe et qu’il faisait un noir d’encre, ce qui devait être une manette ou bien un levier. Elle fouilla la première moitié de la pièce, remonta prendre de l’air, et replongea aussitôt pour la seconde. A défaut de levier, c’était une sorte de petite roue métallique qu’il fallait dévisser. Plutôt rouillée, cela demanda un bon effort de la part de la jeune femme pour la tourner. Mais lorsque cela fut fait, un mécanisme se déclencha, ouvrant plusieurs conduits qui évacuèrent l’eau. Enfin asséchés, les murs de la salle révélèrent un étroit passage.

La blanche dû s’y faufiler en rampant et se retrouva face à une petite porte blindée avec, incrusté dans le mur, un système d’ouverture à code. Elle regarda attentivement la plaque argentée qui se trouvait en dessous et ouvrit son arme. Les griffes s’attaquèrent donc à cette plaque, la découpant en un rectangle assez grand pour pouvoir manier ce qui était derrière. Enfin, encore faut-il qu’elle puisse s’y retrouver dans cet amas de fils de couleur. Des bleus, des rouges, des verts... Il y en avait pour tous les goûts, mais aucune indication en ce qui concerne lequel couper... Un bleu ? Non, pas celui-là. Le rouge alors ? Toujours pas. Consciente de perdre un temps fou, la jeune femme les coupa tous d’un coup sec, attendant de voir ce qui aller se passer. L’écran qui demandait le mot de passe s’éteignit subitement et il y eut un déclic. La porte s’était entrouverte. C’était un coup de chance, mais à présent, elle ne devait plus trop compter sur le hasard, il ne viendrait pas de toute manière.

Dans la nouvelle salle où elle se trouvait, un mécanisme de style grosse horloge était arrêté. Supposant qu’il fallait le faire redémarrer, Lynn l’inspecta de fond en comble et ne vit aucune anomalie apparente. Elle réfléchit un instant et, ayant déjà eut affaire à ce genre de dispositif mais en modèle réduit, elle présuma qu’il fallait le remonter. Mais n’ayant aucun outil quelconque - qui se promènerait avec une clé à molette géante ? - la tâche allait être plus corsée. Déjà, trouvé l’endroit où il fallait remonter. Après une minute passée en vain, elle rejeta cette idée et médita sur une autre. Elle en avait vu des mécanismes grippés à cause d’un simple grain de sable. Ici, un petit caillou pourrait faire l’affaire. Elle escalada agilement l’ensemble de rouages, ôta un gant et laissa sa main passer entre les dents des engrenages. Quand elle sentit la pierre, elle ne l’enleva pas immédiatement. Ceux pour qui c’était le cas avaient dû se retrouver manchot dans la seconde qui suivait le déclenchement du mécanisme. Usant de Claw, elle poussa le galet du bout des lames avant de les rétracter le plus vite possible. Les engrenages reprirent leur course habituelle, entraînant avec elle l’ouverture d’un autre passage.

La bombe était en vu, un petit calibre, histoire de faire sauter uniquement celui qui se trouve dans la pièce. Combien de temps lui restait-il ? Et il y avait encore des fils, trois cette fois mais toujours bleu, rouge et vert. Mais cette fois, valait mieux pas y aller au pif. Lynn resta pensive un instant avant de demander aux autres si elles avaient une idée.

* Le vert... ? * suggéra timidement Tenshi.

* Non, le rouge ! * Assura Eden.

* Alors je coupe le bleu. *

Ce qu’elle fit, en ignorant la colère qui naissait chez la manieuse de katana. Son regard resta figé sur la bombe qui... n’explosa pas, à son grand soulagement. La petite Tenshi demanda alors pourquoi elle ne leur avait pas fait confiance.

* Pas le choix, si tu dit à droite, et que l’autre veut aller à gauche, je continuerais tout droit car c’est le juste milieu entre vous. *

Une dizaine de mètres plus haut, Tseng continuait à regarder sa montre. Plus que une minute. Quand de la trappe s’échappa un boom boom correspondant au bruit qu’une personne fait en toquant à une porte. De l’ouverture sortit une Lynn un peu palotte mais entière. Assise sur le rebord, elle soupira un bon coup en remettant ses bottes et en reprenant son mémo, le tout en attendant sagement le verdict de l’utaïen.

[Hj. Si y a quelque chose qui cloche dans les épreuves, dit le.]

[Nan, je n'aurais pas fait mieu p.s., je serai absente jusqu'à mardi]

Tseng avait refermé violement la porte derrière la femme et fit un signe de tête. Reno et Rude sortirent de leur cachète pour respirer. Tseng sortit alors un petit moniteur lui indiquant les progrès de la femme. Il le consulta tout en fronçant les sourcils.

Il n'avait pas fait part de ses impressions aux autres Turks et garadait toujours le silence. Reno ne s'inquiétait pas vraiment, la dernière épreuve était plutôt électrique et mécanique et le jeune femme lui avait dit qu'elle avait du talen dans ce domaine. Elena gardait le silence, tout comme Rude.

Quand l'engin du chef se mit à sonner, chacun surent qu'elle avait réussie. Elle était une future Turks. Chacun regagna sagement une cachette, attendant que la femme arrive. Tseng devait lui parler avant tout.

-Bravo, lui dit-il. Tu sera notre cinquième Turks. Tu devras signer des papiers pour officialiser le tout et être réellement présentée au patron...

Un bruit sourd retentit dans la pièce, suivit d'un cri de douleur et d'une lamentation.

-T'es un boulet Reno, fit Tseng en se massant les tempes du pouce et de l'index.

-Pas ma faute, la mission est fini, j'en ai marre d'être coincé ici! Se défendit Reno en sortant du haut d'une machine en se frottant le crâne.

Considérant le secret dévoilé, Rude sortit également de sa cachète, Elena également, tout en retirant les tissus qui lui couvrait le visage.

Reno sauta du haut de son perchoir et atterit souplement au sol. Il franchit la distance qui le séparait de Lynn en quelques enjambées, le sourire aux lèvres.

-Je savais que tu y arriverais! Dit-il victorieusement.

Elena les rejoignit et fit un piètre sourire, puis Rude qui la félicita.

Lynn s’était relevée et avait fermé la trappe du bout du pied. Elle s’était bien doutée qu’il n’y avait aucun membre du Soldier dans l’affaire, de là à ce qu’il s’agisse des autres Turks, il n’y avait qu’un pas. C’est donc sans étonnement qu’elle les vit tous se découvrir dans la minute qui suivit l’apparition de Reno. Celui-ci débordait encore une fois d’une énergie incroyable ce qui, après une telle accumulation de stress, énerva un peu la blanche. Ses sourcils se froncèrent mais son visage resta neutre dans l’ensemble.

« - Hnn... » répondit-elle simplement aux félicitations qui lui étaient adressées.

Si elle devait être présentée à leur patron, il vaudrait peut-être mieux qu’elle aille se changer avant. Ses habits étaient encore humides, déchirés, sales, fripés... Et il faut avouer qu’elle est assez maniaque là-dessus. Mais elle préféra ne rien dire, voulant un peu savoir comment allait se passer la suite. Eden ricana, lui demanda si elle était contente d’être parvenue à son but. Ce à quoi Lynn répliqua, mentalement bien sûr, que ce n’était que le début des opérations.

[Hj. Okay ^^ Merci de prévenir]

Le groupe regagna la Shinra dans un drôle d'atmosphère. Les convictions de Tseng semblaient en avoir bavé, Elena était partagée entre la jalousie de ne plus être la seule femme et être contente pour la nouvelle... qu'elle trouvait un peu étrange, Rude avait un léger -mais alors là, vraiment léger- début de sourire aux lèvres... Quant à Reno, il marchait joyeusement, heureux d'avoir trouvé lui-même la femme, et également, qu'elle n'ait pas échoué... car cela aurait signifier retourner à la chasse...

La Shinra sembla plutôt calme à leur arrivée et la montée en ascensseur ce fit silencieusement. Arrivés au soixante dix ème étage, Tseng toqua deux coups au bureau de Rufus et attendit qu'il les invite à entrer. Le groupe pénétra alors dans le bureau présidentiel. Le blond afficha une certaine surprise en voyant le nouveau membre du groupe mais la dissimula rapidement avec un sourire professionnel. Tseng prit alors la parole, faisant un court résumé des dernières heures à son patron.

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