Crash aérien

Lynn écarta brusquement la main que le roux avait posée sur le casque et reprit possession de son bras. Qu’il cesse de s’inquiéter pour si peu, et puis, en quoi cela le concernait-il ? Elle s’obligea à lui adresser un semblant de sourire qui se voulait rassurant, mais qui n’était rien de plus qu’un vague étirement de lèvres tremblotant.

« - Il faut qu’on continue. » répondit-elle simplement.

Et elle reprit sa route, le plus calmement possible. C’était passé prêt cette fois. Encore un peu et leurs regards se seraient croisés… Reno n’avait pas à être au courant, point final.

La jeune femme crut reconnaître l’un des corridors mais cette impression s’effaça rapidement. Non, décidément, ils étaient complètement paumés. Et puis ils ne pouvaient pas vraiment se parler du fait qu’ils croisaient un nombre de plus en plus croissant de gardes. Certains semblaient en alerte - à la recherche des fugitifs ? - d’autres sifflotaient ou marchaient tranquillement, comme s’il ne s’agissait que d’une simple ronde. Mais Lynn restait sur ses gardes. Il suffisait que ces hommes aient le moindre soupçon pour les arrêter et leur demander des papiers d’identification. Leur sortir leur carte de Turks ne serait probablement pas la meilleure des choses à faire.

Reno ne fut pas vexé. Il avait oublié à qui il avait à faire... dans un petit sourire en coin, il emboita le pas à Lynn.

Il marchère un bon bout de temps, salluant quelques garde. Décidément, ils ne sortiraient jamais de cet enfer! Puis, au détour d'un couloir, un autre s'ouvrait sur une dizaine de garde et deux ou trois hommes en blouse blanche -infirmiers ou scientifique?-. Reno ouvrit de grands Yeux et recula d'un pas. Ils se tenaient tous devant une porte ouverte et regardaità l'intérieur. L'intérieur de la porte, visible aux fugitif, était fait de métal d'apparence solide et aucune lumière ne sortait de la pièce.

Impossible de s'y tromper! Retour à la case départ! Reno commençait à se demander s'il s'agissait d'un complot et, alors qu'il s'aprétait à tourner dans l'autre sens pour fuir la petite foule, un homme s'en détacha en pointant les deux individus. Reno commançait à avoir chaud. De l'air, vite!

-Eh... fit stupidement de garde. Vous savez quoi? Les deux on réussit à s'échapper!

Reno jeta un coup d'oeil à Lynn. Non! Pour de vrai? Ils s'étaient échapés? Eh ben ça alors! Il était vraiment idiot ce mec? Il ne voyait pas que les deux corps dans la cellule étaient dépouillés de leurs vêtements? Que Lynn était plus corbée que n'importequl homme ici présent? Que Reno le regardait sa dissimuler sa pensée, soit: «mais quel idiot celui là!»?

Il se reprit vite. Que faire? S,pprocher ou courir?

-Oui, on les cherchait justement, tenta-t-il sans vouloir avouer qu'ils étaient perdus. Tu... pourrait venir avec nous? Nous nous rendions à... la salle principale avec les machines...

Comme il était adroit! Vraiment! Pff... s'ils gobaient ça...

Le garde acquiesça bêtement et prit la tête de la marche, visiblement fier que deux petits gars sollicitent son aide. A croire qu’on les avait engagés pour leur masse musculaire sans tenir compte du contenu de leur caboche… Lynn, qui avait gardé les yeux fixés sur le sol, le suivit silencieusement, les lèvres serrées. Pas le droit d’émettre le moindre son, même en durcissant sa voix, ça ne ferait jamais assez naturel. Déjà qu’elle avait eu une énorme chance que les autres soldats étaient trop occupés, à réveiller leur camarades, pour remarquer ses deux courbes de devant que même le t-shirt XXL ne parvenait pas à dissimuler correctement…

La salle aux machines, ils y étaient enfin ! Lynn ne laissa pas éclater sa joie. A présent il fallait soit l’éloigner soit liquider proprement l’imbécile. Au fait, il était passé où celui-là ? La blanche releva prudemment les yeux et inspecta du coin de l’œil la pièce qui se révéla être vide ainsi que très sombre. Mais plus pour très longtemps car le garde un peu lent à la détente venait de toucher à l’une des manettes du disjoncteur. Aussitôt la lumière fut, vive et agressive.

« - Comme ça on verra mieux s’ils se cachent parmi les machines, fit le garde en revenant vers eux. Mais faut faire gaffe quand … »

Il s’arrêta soudainement, la bouche grande ouverte par la stupéfaction. C’est vrai qu’avec cet éclairage, on voyait plus nettement les traits féminins du plus petit des deux gars. Et ce n’étaient pas des traits d’efféminés ça, il s’agissait réellement d’une femme. Et le temps que la pensée qu’aucune femme, hormis les scientifiques, n’étaient acceptées ici, fasse le tour de son crâne décidemment bien peu remplis, Lynn s’était approchée de lui. Elle le chopa par la gorge et le colla contre un mur.

Le soldat agita nerveusement les mains, il avait pas vraiment envie de mourir maintenant.

« - Attendez ! … Euh, vous n’êtes pas obligés de me tuer vous savez. Oh allez, s’il vous plaît, ça vous avancerait à quoi franchement ? »

Il n’avait pas tout à fait tord dans le fond. Aussi la blanche se contenta-t-elle de l’assommer et de retourner vers Reno pour la dernière ligne droite. Elle buta dans un caillou et se rattrapa à l’épaule du rouquin en pestant. Pas le temps de traîner à présent.

Reno la retint d'une main dans le dos et tenta de lui parler, de lui dire bravo ou... Mais n'en eut pas le temps, elle s'élançait déjà vers l'ouverture dans le mur derrière les machines. Reno se mit à courir lui aussi, attrapant la lampe de poche qui traînait encore au sol, et la rejoint en peu de temps. Ils courrurent un bon moment, ignorant les points de côté et l'essouflement.

La chaleur qui régnait dans la salle des machines deminuait de plus en plus à mesure de leur course. Le faible filet de lumière que crachait la lampe leur permettait d'éviter les murs mais s'enfargaient tout de même dans les rochers.

Puis, une entrée fut visible. Déjà? Pourtant, descendre avait été long... Reno s'élança et... s'arrêta à la dernière seconde, se maintenant au mur, les yeux ronds devant le vide qui s'ouvrait devant lui. Il avisa les marques sur les paroies extérieures, les restes calciné, l'ébouli beaucoup plus bas...

-On dirait que l'explosion a été vraiment forte! Dit-il en se retournant vers Lynn. La corniche a complètement disparut!

N'ayant pas vraiment le choix, Reno s'assit au sol dans la grotte et retira son chapeau. Un soudain coup de fatigue l'assaillit violement. Depuis combien de temps étaient-ils ici?

-Ça te dis un sieste? Demanda-t-il en ouvrant les bras vers elle.

Lynn lui lança un regard désapprobateur mais se laissa tomber près de lui en soufflant. Elle ôta le casque et libéra sa dense chevelure de neige qu’elle secoua vivement pour lui redonner un peu plus de volume. Elle dissimula son regard trop violacé à son goût derrière quelques mèches éparses et se cala contre le rouquin. Que pouvaient-ils faire d’autre après tout ?

A peine cinq minutes s’écoulèrent que la blanche ne pu s’empêcher de se pencher vers le vide pour inspecter la paroi, juste au cas où. Elle remarqua quelques creux, plus ou moins espacés, qui avaient été certainement causés lors de l’explosion. L’escalade n’avait jamais été son fort à dire vrai mais par contre… La jeune femme tourna la tête vers Reno. Elle l’avait déjà vu grimper à une montagne comme s’il ne s’agissait que l’une des choses les plus banales qui soit. Elle s’apprêta à lui faire part de sa trouvaille mais se ravisa en voyant l’air fatigué qui accablait son compagnon.

Elle se réinstalla dans ses bras, un léger sourire flottant sur son visage. Rien ne pressait. Il avait le temps de se reposer, et avec un peu de chance la Shinra finirait par arriver. Lynn laissa son regard flâner dehors. Le soleil déclinait à l’horizon. Une journée allait presque bientôt s’achever. Et Kuro qui devait attendre son retour pour avoir à manger. En pensant à ça, elle sentit la faim s’installer peu à peu. Ce n’était pas très dérangeant pour le moment, alors elle se contenta d’appuyer son front contre la joue du roux et d’attendre patiemment.

Reno émit une sorte de ronronnement confortable quand il sentit Lynn s'installer contre lui. En bas, près des machines, il faisait chaud, mais ici, dans une montagne, à Utai, dans un endroit que le soleil ne pouvait atteindre de sa chaleur, il faisait plutôt froid.

Il ne mit pas long à s'endormir. C'était son sommeil professionel, bien sur. Un simple bruit ou une variation de luminosité infime le réveillerait. Mais c'était tout de même réparateur.

Il se réveilla quelques heures plus tard, sans doute le lendemain mais très tôt, deux ou trois heures. Rien n'avait bougé. Apparement, personne n'était romonté jusqu'ici pour voir s'ils s'y trouvaient... tant mieux. Par l'ouverture dans le mur, il voyait quelques étoiles. Le ciel devait être magnifique d'ici, loin de Midgar...

Ses yeux glissèrent sur Lynn... enfin, ses cheveux... Il entreprit de les caresser distraitement. Il n'avait pas l'intention de la réveiller si elle dormait mais ne voyait pas son visage et ne pouvait donc pas le savoir. Mais qu'est-ce que ça changait? ils étaient ici, oui, et après? Ils étaient bloqués quand même!

En sentant quelque chose glisser dans ses cheveux, Lynn sursauta légèrement en ouvrant des yeux ensommeillés. Elle avait eu beau lutter, la fatigue s’était une fois de plus montrée la plus forte. Immédiatement, elle ressentit une sorte de vague de soulagement, sa petite sœur reprenait ses forces. Lentement mais sûrement. Mais c’était assez suffisant pour permettre à la Shisha et à la Akuma de ne plus se mélanger. Finit pour l’instant les pupilles violettes. La blanche battit des cils pour chasser les derniers restes persistants de sa nuit et se pelotonna bien au chaud contre le rouquin.

Doucement, Lynn finit par se détacher complètement du pays des songes. Elle bailla discrètement derrière sa main et se redressa. Trop froid… Elle se recolla à Reno en grognant quelques paroles incompréhensibles en faisant un joli méli-mélo de midgarien et d’utaïen. Puis, elle voulut d’abord refermer les yeux, mais son regard se suspendit aussitôt au manteau étoilé qui couvrait le ciel. Aucun nuage nocturne ne venait troubler cette vision, aucune fumée polluante ne venait cacher le scintillement merveilleux des astres. C’était loin de ce que pouvait offrir la nuit de Midgar où, avec de la chance, on avait parfois le droit d’observer la lune.

Mais Eden lui demanda en grinçant d’arrêter de regarder le firmament. La jeune femme s’offusqua, réclamant une quelconque raison pour devoir quitter des yeux ce ciel qu’elle ne reverrait peut-être pas avant plusieurs jours. Alors la rouquine lui envoya l’image d’un ciel de Kalm qui traînait dans son esprit, et cela suffit à ce que la blanche détourne le regard, peinée de rappeler autant de mauvais souvenirs à sa sœur de corps.

Qu’elle heure pouvait-il bien être ? C’était une sacrément bonne question mais qui allait devoir se contenter d’un long silence pour unique réponse.

« - Tu crois qu’ils ont trouvé ton message ? » questionna-t-elle d’un seul coup en observant son coéquipier du coin de l’œil.

-Aucun doute, je l'ai envoyé à Tseng directement, répondit Reno. Mais...

Il laissa un silence planer. Elle ne savait pas comment ça fonctionnait chez les Turks. Dans ce métier, les sacrifices étaient vu comme utiles et non regrettable, les vies comptaient moins que les information ou les biens matériels et le bon vieux dicton 'Un pour tous et tous pour un' n'avait pas sa place.

-... j'ignore s'ils vont venir nous chercher. ils vont venir assurément car je leur ai dit pour Hojo et le dôme semblable à celui du cratère mais... stratégie avant tout... Et s'ils venaient, ils seraient à pied car les hélico ne volent pas dans cette zone, devraient trouver l'entrée et s'occuperaient plus de la situation problématique plutôt que de nous. On viens après tout. On peut espérer être sauver si les autres veulent faire du temps supplémentaire, mais pas dans une telle situation, au risque de gâche l'effet de surprise. Je suis désolé...

Reno s'en voulait un peu. C'est lui qui l'avait embarqué dans les Turks, lui qui s'était rendu à Utai, lui qui l'avait presque obligé à l'accepter et devenir amis... et plus... Ses yeux se perdirent dans le noir de la grotte.

Lynn fronça les sourcils, posa solidement ses mains sur les épaules du rouquin et secoua ce dernier comme un vulgaire prunier.

« - T’as pas à être désolé, t’es un Turks, non ? Alors ressaisis-toi un peu ! On va laisser Shinra s’occuper de cette histoire, qu’importe le temps que ça prendra, et après on sortira de notre planque. Ne soit pas aussi pessimiste, ça ne te ressemble pas, et… »

Elle le relâcha et croisa les bras en baissant la tête. Ce n’était pas la peine d’en dire plus. C’était même déjà de trop. Et au fond, ces simples paroles n’étaient pas des plus réconfortantes même il s’agissait là d’un exploit pour la petite blanche. Remonter le moral de quelqu’un alors qu’on est soi-même une personne défaitiste, ça vole des tours…

Eden risqua un petit commentaire ironique mais il ne reçut aucune réponse. La Shisha ne disait rien, elle se contentait de fixer le sol avec mutisme. Reno était un humain comme les autres, et malgré sa nature joyeuse, il lui arrivait aussi parfois de dire ces mots. Désolé… Mais bon sang ! Pourquoi était-il désolé maintenant ? Et pourquoi haïssait-elle tant ces mots ? Lynn décroisa les bras mais garda une main serrée contre sa poitrine. On aurait qu’un pic énorme venait de lui perforer le cœur. C’était trop de souvenirs pour une seule journée.

S’adossant au mur rocheux de la grotte, Lynn prit ses genoux dans ses bras, posa sa tête dessus et chercha à se rendormir. Ils ne pouvaient rien faire sans la lumière du soleil, au matin, ils improviseront.

-Oui, mais ils auront le temps de nous trouver cent fois si on reste ici, marmona Reno comme pour se défendre.

Puis, il baissa la tête. C'est vrai que parler comme ça n'était pas vraiment... Enfin... Son reagrd effleura Lynn. Elle voulait encore être seule et s'isoler dans son coin? Bha, d'accord. Pour une fois, il ne la dérangerait pas. Il savait que revoir Hojo et avoir été emmenée dans un labo avait dû lui faire remonter de mauvais souvenirs, mais il ne pouvait même pas imaginer de quoi il s'agissait... pas pour le moment.

Il se leva et se rendit à l'ouverture dans la paroie rocheuse qui s'ouvrait sur le vide. Le spectacle le laissa sans voix. Il se laissa glisser au sol et s'assit les jambes dans le vide. C'était vraiment magnifique. La lune était blanche, les étoiles scintillante et elles semblaient tout près. Reno se remémora ses vols de nuit où il avait l'impression d'être lui-même une étoile. Il glissa son regard sur la blanche. Aimerait-elle voir un tel spectacle? Devait-il lui dire de venir? Elle était immoblie mais ne devait pas dormir.

-Lynn? Viens voir, c'est magnifique.... murmura-t-il.

Lynn ne bougea pas immédiatement. L’autre n’avait toujours pas envie de voir les étoiles. Mais elle avait peut-être été trop dure dans ses paroles. Qu’importe, la rousse n’aura qu’à aller se coucher, de toute façon la nuit était faite pour dormir, non ? Lentement, la blanche se mit sur ses jambes et alla s’assoir près du rouquin. Elle ne lui dit rien, ne le regarda même pas, laissant ses yeux vagabonder sur les débris carbonisés qui s’étalaient plus bas. Le métal noirci de l’hélicoptère laissait encore, en quelques endroits, se refléter la froide lumière de l’astre argenté.

Un nuage obscurci légèrement la lune, les plongeant momentanément dans une pénombre plus profonde. Le cumulus s’égrena en douceur, se dispersant pour leur rendre visible à nouveau le satellite ivoirien. La blanche frissonna et faillit détourner une nouvelle fois le regard lorsqu’elle vit un visage lointain jaillir dans son esprit. Ce visage souriait et semblait parler. Et chaque mot sonnait lugubrement à son oreille. Elle se souviendrait toujours de ces quelques paroles, qui ne lui étaient pourtant qu’à moitié adressées. Mais à ce souvenir en étaient associés d’autres beaucoup plus noirs qu’elle chassa du mieux qu’elle pu.

La jeune femme passa une main sur ses yeux, éloignant cette hallucination, et dévia son regard de la voûte scintillante. Elle fixa intensément les restes carbonisés qui gisaient loin d’eux et se demanda avec amertume si une chance leur serait donnée.

Reno détacha son regard de la voûte étoilée pour regarder le profil de Lynn. Saurait-il un jour? Ce qu'elle avait vécu, ce qu'elle était réellement? Il regrettait parfois de ne pas avoir lu l'étrange journal quand elle lui en avait donné l'occasion. Bien sûr, s'il l'aurait fait, leur relation ne serait pas la même, sans doute aurait-elle prit ses distances. Ça devait venir d'elle... Mais est-ce que ça viendrait un jour?

Elle lui avait dit qu'elle croyait l'aimer non? Qu'elle croyait... Ses mots brulèrent dans l'esprit de Reno. Maintenant, ici, en cet endroit, que devait-il en penser? Maintenant qu'il y réfléchissait, elle ne faisait que croire que... Non, il s'asséna une violente claque mentale. Pourquoi pensait-il comme ça soudainement? L'inquiétude sans doute...

Il saisit la main de Lynn et la prit dans la sienne avant de se pencher vers son visage. Il en caressa délicatement la courbe avec son autre main et termina sa course sur sa nuque, exerssant une légère pression dessus. Il approcha doucement ses lèvres des siennes dans l'intention de l'embrasser.

Sa première pensée fut qu’elle devait se dérober. Pourquoi ça ? Parce qu’elle se sentait sale, parce que l’odeur du sang séché était toujours présente, parce que… parce que tous ces arguments ne tenaient pas le coup. Lynn s’avança à son tour et se laissa embrasser en fermant les yeux. Sa main se posa sur celle du rouquin qui lui caressait la joue et un sentiment de bonheur intense l’envahit.

Longue hésitation qui dura le temps du baiser. Celui-ci était comme la plupart qu’ils avaient déjà échangés, doux et tendres mais pas totalement aboutit. La blanche recula un peu, cherchant à reprendre son souffle. Elle rouvrit ses paupières et planta son regard terne dans son vis-à-vis bleuté. Pouvait-elle… ? Doucement, elle reprit à nouveau possession des lèvres de Reno, passant instinctivement ses doigts dans ses cheveux flamboyants. Oui, elle était au moins capable de faire ça, surtout en savant que leur vie pouvait se terminer d’un moment à un autre. Elle entrouvrit d’elle-même ses lèvres, donnant ainsi tout son autorisation au rouquin.

Lorsqu’ils se séparèrent une dernière fois, Lynn baissa légèrement et timidement la tête en caressant du bout des doigts la main du roux qu’elle tenait encore. Son cœur faisait des bonds terribles dans sa poitrine mais elle ne laissait rien paraître car au fond, bien qu’un peu honteuse pour elle ne savait qu’elle raison, il persistait un soupçon de ce bonheur intense qui l’avait assaillit un peu plus tôt. Et cela suffisait à faire naître un sourire sur son visage.

Reno se réjouit de la voir prendre l'initiative, et encore plus de la voir sourire. La grande main du roux couvrait du pouce une partie de sa joue, de la paume l'os de la mâchoire et la nuque du bout des doigts.Il sentait le poul rapide de la blanche contre son petit doigt, placé sur la jugulaire, la douceur de sa peau de son pouce sur sa peau, la fluidité de ses magnifiques cheveux blancs entre ses trois autres doigts sur sa nuque. Il se sentait si bien et pourtant, c'était un endroit si incongru...

En la regardant, il déchifrait plusieurs choses. Elle semblait heureuse aussi, mais pas tout à fait à l'aise... question d'habitude, se dit le rouquin. Il la força gentiment à relever la tête pour lui sourire. Ils restèrent ainsi un intant avant que Reno ne prenne la parole, brisant scandaleusement le moment... C'était un homme quand même!

-J'ai faim, déclara-t-il en portant doucement la main de lynn à sa bouche pour lui mordiller le bout des doigts. Et ils m'ont volé mon arme, se plaignit-il avec une mimique comique. Alors c'est toi qui va devoir chasser si on veux manger! Conclu-t-il joyeusement.

Puis, un pressentiment le saisit. Il avait fait un truc de mec stupide là? Non, ça devait être son imagination... Quoique... il sentait qu'il méritait une claque...

Lynn lui pinça la joue en souriant, amusée par la grande et habituelle délicatesse dont faisait preuve le roux. Elle acquiesça d’un signe de tête, récupéra sa main mâchouillée avant qu’il ne décide de la manger et se leva en ramassant au passage le casque qui traînait. C’était juste une simple précaution. Elle enfouie une fois encore la totalité de sa chevelure dans le casque, veillant soigneusement à ne laisser passer aucune mèche. Puis, elle jeta un dernier regard à Reno, lui adressant un grand sourire.

« - T’as intérêt à être sage, sinon pas de dessert… » fit-elle en prenant un air mi-sérieux, mi-moqueur.

Et elle s’éloigna dans la grotte. Qu’allait-elle bien pouvoir trouver ? Elle repensa aux bêtes qui vivaient dans ces cavernes, mais de la viande crue n’était pas toujours la plus facile à digérer, et puis, même en ayant une faim de loup, jamais la blanche ne pourrait avaler la chair d’un autre être. C’était tout simplement répugnant. Restait plus qu’une solution, très culottée mais il n’y avait pas d’autre choix : piquer quelques babioles au garde-manger d’Hojo et de ses compères. Et, si possible, sans se faire prendre.

C’est à tâtons, car manque de bol elle avait oublié de prendre la lampe, qu’elle regagna la salle des machines. Celle-ci était replongée dans une semi-obscurité, signe que quelqu’un était repassé ici après eux. La jeune femme se glissa sans bruit jusqu’au couloir central. Elle l’arpenta d’un pas rapide mais ferme, comme si elle était déterminée à aller d’un point à un autre sans s’arrêter une seule fois. Elle s’étonna de ne croiser personne, ni gardes, ni chercheurs. Ils étaient tous partis ? Non, ce n’était pas possible qu’ils aient quittés les lieux aussi rapidement. A moins… A moins qu’il ne s’agisse d’un quelconque piège… Lynn secoua vivement la tête, elle se faisait des idées, rien que des idées.

Elle ouvrit une porte au hasard. Un laboratoire désert. Une autre porte, rien que des caisses contenant du matériel scientifique. Mais où est-ce qu’ils planquaient donc la nourriture ? En ouvrant ainsi chacune des porte, Lynn finit par tout de même entrer dans une sorte de salle de pause qui, miracle, possédait un réfrigérateur. Elle s’en approcha et se servit parmi ce qu’il s’y trouvait et qui était comestible directement, sans que ça ait besoin d’être chauffé ou préparer. Elle ne se chargea pas trop à cause de la bouteille d’eau qu’elle avait également empruntée. Mais ils avaient de quoi mangé, ce qui était largement suffisant.

Lynn passa devant une porte entrouverte. Elle s’arrêta devant en hésitant. Finalement, elle la poussa du bout du pied. La pièce était assombrie mais on discernait les contours des meubles. Posé simplement sur une table, un petit cylindre en métal attendait sagement qu’on vienne le prendre. Lynn reconnu aussitôt l’insigne de la Shinra qui l’ornait. Elle entra et prit le bâton, le dissimulant parmi les vivres. Elle ne vit pas dans un coin, le petit point rouge clignotant. Souriez, vous êtes filmé.

Poussant un soupir, la blanche avançait prudemment dans le chemin rocheux. Elle avait eu de la chance ainsi que quelques infos, pas bien utiles mais c’était déjà ça. Sur le retour, elle avait malencontreusement croisé un soldat qui, voyant qu’elle ne répondait pas, la prit pour un gars muet qui devait aller préparer le repas tandis que les autres assistaient à la réunion de Hojo. Réunion sur quoi, bonne question. Mais au moins ce garde lui avait-il juste indiqué la route jusqu’aux cuisines avant de reprendre sa ronde.

Elle finit par apercevoir le cadre étoilé qui annonçait bientôt la fin de son voyage. En continuant de marcher, elle se demanda si Reno avait vraiment été sage pour mériter de récupérer son arme qui d’ailleurs, avait été plutôt facile à retrouver…

Reno releva le tête alors que Lynn arrivait. Il s'amusa à lui lancer des signaux en code morse avec lampe de poche alors qu'elle s'avançait. Il était assit sur un banc peu reconnaissable, déchiqueté et brûlé. Un banc de pilote? Il avait un large sourire aux lèvres et des objets utiles traînaient autour de lui. Seconde lampe, boussole, couverture, allumettes... Le tout assez amoché mais utilisable.

-Alors, tu rapporte...?

Il s'enterrompit et perdit son sourire un instant en regardant tout ce que tenait la blanche. De la nourriture... pas un quelconque animal ou... Non, de la vraie nourriture prête à consommer!

-Tu n'aurai quand même pas osé! Fit-il entre colère et amusement. Et si tu t'étais fait prendre!? Tu...

Reno se leva d'un bon et s'approcha pour saisir son bâton métallique. Il l'observa d'un drôle d'oeil. Content et méfiant.

-Où l'as-tu trouvé? Questionna-t-il avec un certain tremblement dans la voix, connaissant trop bien de scientifique tordu pour croire à un hasar.

Un court instant, Lynn l’observa avec étonnement, puis, elle se reprit en installant un léger sourire sur son visage. Elle était revenue avec de la nourriture comestible et il trouvait encore le moyen de lui faire quelques remontrances. C’est vrai, il faut l’avouer, que ce qu’elle avait fait était plutôt osé mais au final, c’était le résultat qui comptait : vivres et boisson avec en prime, un joli bâton électrique.

La blanche se dirigea donc vers l’orée de la caverne pour déposer la nourriture à la lumière de la lune mais elle s’arrêta en route, le pied en l’air. Elle regarda sous la semelle de sa botte. Elle avait faillit écraser une boîte d’allumettes… Mais attendez une seconde, depuis quand est-ce qu’il y avait une boîte d’allumettes ici ? Ses yeux se promenèrent rapidement sur les autres objets qui traînaient et qui, vraisemblablement, sortaient de nulle part. Après quoi, interrogateurs, ils se tournèrent en direction du rouquin.

Le petit banc accueilli tout ce que Lynn avait rapporté de son excursion tandis que la jeune femme retournait auprès de Reno. Elle le prit par la main en lui disant de venir manger et le tira jusqu’au banc.

« - Où est-ce que tu as trouvé tout ça ? » demanda-t-elle avec de grands yeux, bien qu’elle eu déjà sa petite idée sur la réponse.

Reno oublia ses questions, lança un dernier regard à sa matrque, avant de hausser les épaules... C'était évident!

-Ben... En bas... Dit-il avec un petit mouvement de tête vers l'entrée de la grotte. L'explosion a été violente mais elle a pas tout emporté alors j'ai été chercher des trucs, répondit-il sur un ton banal, comme s'il avait été un verre dans une armoire.

Il regarda les provisions avec gourmandise. À combien de temps remontait leur dernier repas? Il se retint de sauter dessus avidement et prit un premier fruit de façon détachée... Pour le manger en quelques secondes. Décidément, c'était bon de manger!!

-Mhmmrfh! Merchi, ch'est bon! Dit-il la bouche pleinne.

Lynn lui adressa une moue sévère pour ses écarts de politesse, car elle n’avait jamais franchement eu l’envie de voir le contenu d’une bouche qui mâchonne, mais ne releva pas et alla également prendre un des fruits, une poire en l’occurrence. Elle la croqua lentement, s’approchant spontanément du bord du précipice pour regarder au dehors.

Le ciel s’éclaircissait un peu, signe que le soleil ne tarderait pas à venir prendre la relève de l’astre argenté. Mais en attendant, les ténèbres restaient seules maîtresses de l’endroit. La blanche jeta son trognon dans le vide, se disant que c’était toujours mieux ça qu’un morceau de papier ou de ferraille. Puis, elle se rassit et enleva le pantalon dans lequel elle ne se sentait décidément pas à l’aise. Elle le plia soigneusement et l’abandonna dans un coin. Ce faisant, une idée lui traversa l’esprit.

« - Tu sais descendre jusqu’en bas alors ? fit-elle en tournant la tête vers le rouquin. Et tu arrives à la terre ferme ou pas ? »

Si oui, ce serait une véritable aubaine. Si non, c’était quand même bien puisqu’en dernier recours, ils pourraient se réfugier cet étage plus bas avec l’espoir de ne pas se faire découvrir.

Reno releva la tête en souriant. Jusqu'en bas?

-Tu sais à quelle altitude nous somme? Demanda-t-il un peu moqueur. J'ai beau être bon en escalade, je n'aurait pas pu faire l'aller-retour en si peu de temps. Je ne sais pas si c'est possible, et si oui, pas en une seule descente, on doit trouver des points de repos. Je peux bien aller voir à quoi ça ressemnble mais il est hors de question que je te laisse là et si je te prend sur mes épaules, on n'ira pas loin. Je n'ai pas non plus envie que tu t'écrase en bas. Et donc, pour toutes ces raisons, je refuse de partir par là en escaladant...

Il avait dit tout cela en souriant mais son ton laissait entendre que ce n'était pas aisé et qu'il refusait de lui faire courir ce risque. Il prit autre chose à manger et s'approcha du gouffre à ses côtés, s'appuyant dos à la paroi rocheuse.

-Mais si on trouve une corde et que j'explore avant, c'est faisable... long, mais faisable.

En effet, vu la façon qu'avait la blanche de lui poser ces questions, il devinait qu'elle n'était pas experte en escalade. S'ils trouvaient une bonne corde solide, il pourrait l'assurer. Mais il devrait descendre voir la prochaine corniche, attendre que Lynn le rejoigne et remonter pour aller détacher la corde et redescendre. À suposer qu'ils trouvent une corde suffisement longue et forte... Il jeta un coup d'oeil à Lynn, attendant son opinion.

« - Je posais juste la question. » répondit froidement Lynn en croisant les bras.

Elle affichait une mine légèrement vexée, non pas à cause de l’évidente supériorité de Reno dans le domaine de l’escalade, mais parce qu’elle était en rogne contre elle-même. Un poids, voilà tout ce qu’elle était. Un machin informe qui ne faisait que les ralentir. A croire qu’il n’existait rien de plus inutile qu’elle sur cette planète.

« - Mais je suis pas obligée d’utiliser une corde… » murmura-t-elle en faisant tourner machinalement son bracelet autour de son poignet.

Quelque chose attira l’attention de la blanche qui se mit aussitôt debout. Des pas et des échos de voix qui se répercutaient contre les murs. On venait. Et ils étaient deux et ils avançaient lentement. La jeune femme se glissa dans un recoin sombre et adressant un signe de tête au rouquin.

« - Tu prends celui de droite ? » demanda-t-elle dans un souffle.

Mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre, longeant furtivement les murs à la rencontre des deux gardes. Ceux-ci ne devaient pas être aussi malins que les précédents car toute personne censée ne serait pas entrain de parler à voix haute dans une caverne qui fait résonner toute parole. Et c’était bien dommage pour eux…

Reno commença à se mouvoir le long de la paroie souplement et silencieusement. Dans un enssemble parfait, ils seutèrent sur les deux gardes.

Ce fut facile et rapide, Reno ne sut pas s'ils étaient mort ou non à cause de la noirceur et il s'en moquait. Ils étaient aux sol et ne bougeaient plus. Reno revint vers la petite salle où ils se trouvaient plus tôt et regarda à l'extérieur. Le ciel commençait à grisonner de plus en plus. Il se tourna gravement vers Lynn.

-Ils vont en envoyer d'autres en voyant que ceux là ne reviennent pas. On doit agir vite parce qu'ils nous ont quasiement repéré.

Il jeta un regard derrière lui vers l'ouverture sur le monde mais revint à la blanche, résigné.

-On va devoir descendre et trouver un coin tranquille en bas, à l'intérieur.

Prononcer ces paroles lui avait couté un terrible effort. Après tout, la sortie était juste là, derrière... Mais il craignait trop pour Lynn... Mais qu'est-ce qui était pire? Risquer de se casser le cou ou risquer les horeures d'une table d'opération? Les fous étaient moins dangereux et plus faciles à éviter qu'une chute, jugeait Reno.

Des battements. Ils étaient encore en vie. Lynn ôta sa main de la gorge d’un des gardes et, avec un léger contrecœur, trancha nettement la carotide de chacun des deux hommes. C’était un geste instinctif, pour assurer leur survie. Il suffisait qu’ils fassent semblant d’être inconscients pour ensuite les attaquer dans le dos. La blanche se mordit la lèvre en sentant le liquide chaud et poisseux couler sur ses doigts. Elle frotta ceux-ci vivement contre les habits d’un cadavre, et tant pis si elle ne se montrait pas très respectueuse envers les morts…

Son visage se referma subitement en entendant les paroles du rouquin. Il divaguait ou quoi ? Lynn se redressa brusquement, le dardant d’un regard noir, et s’approcha de lui en montrant ouvertement sa colère.

« - On a réussi à se sauver et tu voudrais qu’on retourne se jeter dans les bras de ces détraqués ?! Et bien tant que t’y es, on a qu’à carrément s’allonger de nous-mêmes sur leurs tables et les prier de bien vouloir nous ouvrir et fouiller dans nos tripes. »

Elle secoua négativement la tête, lui empoigna solidement le bras et le traîna jusqu’à l’ouverture de la caverne. Le ciel se teintait de plus en plus de rose et de gris et les étoiles s’éteignaient une à une.

La blanche attrapa la couverture, jeta dedans les vivres, la boussole, les allumettes et tout ce qui était encore nécessaire avant de faire un nœud pour faire de la couverture une sorte de baluchon. Puis, s’emparant d’une des lampes de poche, elle la glissa dans la poche de Reno.

« - Tu descends jusqu’à la prochaine corniche et tu fais clignoter deux fois quand tu y es arrivé. Je t’envois le sac et je te rejoins. Maintenant tu te dépêches, et sans rechigner. »

Reno voulu rouspéter, lui dire que ce n'était pas si facile, que les prises étaient naturelles et donc, pluis petites, plus éparses, plus instables, mais n'en fu point capable. Il fit un petit sourire et se jeta carrément dans l'ouverture. Il descendit rapidement, très rapidement. Il s'agissait en fait plus d'une chute contrôlée car il ne saisissait les prises qu'une fraction de seconde avant de les lâcher, tomber sur quelques mêtres et se racrocher à la suivante.

Il atteint finalement la corniche après une chute magnifique et tout en souplesse de quatre mètres et envoya le signal. Il reçu le sac, le posa au sol avec la lampe avant de s'élancer pour remonter ce qu'il venait de descendre. Il pourait au moins aider Lynn non? Lui indiquer le chemin le plus aisé, tenter de la ratrapper en cas de chute...

Gravir la pente lui prit à peine plus de temps que la descente et il rejoint rapidement la blanche, inquiet et doutant qu'il s'agisse de la bonne solution.

Lynn ouvrit de grands yeux en voyant la tête du rouquin réapparaître avant de poser ses poings sur ses hanches en le dévisageant avec sévérité. Elle s’apprêtait à lui lancer une réflexion cinglante mais finit par seulement hausser les épaules en poussant un soupir exaspéré. Elle s’approcha du vide, jugea un instant la hauteur de la paroi avant de se tourner vers Reno.

« - T’aurais été plus utile en bas, sale gosse. »

Elle se laissa basculer vers l’arrière, fonçant tête la première vers la corniche. A mi-chemin, elle pivota en dégainant son arme. Les griffes se plantèrent dans la roche afin de ralentir sa chute, sans tenir compte de la douleur qui s’était mise à courir dans son bras gauche. Ayant un peu mal calculé son coup, elle se retrouva suspendue à un mètre de la plateforme. Elle rengaina Claw et se rétablit plus ou moins correctement.

Son épaule la lançait effroyablement, tout comme son poignet et les muscles de son avant-bras. Mais Lynn se contenta de serrer les dents et de penser à autre chose. Levant la tête, elle fronça les sourcils en attendant que son coéquipier daigne redescendre, chose qu’il n’aurait pas eu à faire s’il avait eu un peu plus confiance en elle… A moins que ce soit cette foutue inquiétude qui ferait mieux de le lâcher un peu de temps à autres. La blanche s’humidifia nerveusement les lèvres et chopa le sac improvisé. Dès qu’il serait là, ils devraient avancer et s’éloigner le plus possible de cet endroit. Pour être certaine qu'il ne pense pas qu'elle se soit scratchée dans une jolie flaque rouge, elle s'empara à son tour de la lampe poche et fit le signal. Un clic, deux clics.